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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
sainle Veronu/ue, d’apres Lesueur, par M. Bertinot; le Fragment du Jugement
dernier de Michel-Ange, le Daltazar Castiglione de Raphael, par M. Dubou-
chet; les Quatrc cavaliers d’apres Leonard de Vinci et le Romulus d’apres
Ingres, par M. Haussoullier; la Diane au bois d’apres Boucher, par M. He-
douin; VInfante Isabelle de Van Dyck et VAdoratiou des Mages, d’apres la
fresque de B. Luini, du musee du Louvre, par M. Levasseur; les helles
gravures au burin d’apres Raphael et Paul Veronese, par M. Gust. Levy;
le Moine en priere de Zurbaran , par M. Masson; YEntree ä Jerusalem d’apres
Flandrin, par M. Poncet; le Portrait d’homme de Francia, du musee du
Louvre, et le Fragment d’apres Corrdge, par M. Rousseaux; le Portrait d’Henri
de Vicq, d’apres Rubens, par M. Waltner; et les ouvrages de MM. Greux,
Ach. Martinet, Sauvageot, etc.
La plupart des gravures remarquahles que nous venons de citer appar-
tiennent au burin; cet ensemble deja si plein d’interet eilt ete incomplet
sans la prdsence d’oeuvres de MM. Gaillard et Flameng. Le talent si
precis et si consciencieux du premier etait represent4 par ses meilleures
planches : la Vierge d’apres Boticelli et celle d’apres Raphael, le Portrait
du Condoltiere d’Antonello de Messine, YOEdipe d’Ingres, la Vierge de Jean
Bellin, etc. Quant au lot de M. Flameng, il ne contenait pas moins
de vingt-cinq pieces, sur le merite desquelles nous n’avons pas a revenir,
entre autres la S.ource et la Stratonice d’Ingres, qui sont deux chefs-d’ceuvre,
le Quentin Latour d’apres lui-meme, le Tasse en prison de Delacroix, la
Piece aux centßorins d’apres Rembrandt, et des gravures d’apres Boning-
ton, Meissonier, etc.
Un artiste plus jeune, M. Rajon, avait expose deux beaux portraits de
Van Dyck et de Rubens et une Serie de gravures d’apres nos peintres
modernes, ou l’on retrouve les qualites si fran<jaises du talent de MM. Gau-
cherel et Flameng, ses deux mailres.
L’eau-forte, ce genre plein de fantaisie et d’individualitd, apres avoir
ete cultivtie successivement par lous les peintres du xvm e siede et 4tre
tombee en desuelude a la suite des reformes classiques du commencement
de l’Empire et de l’dcole de David, devait reprendre rapidement faveur
chez nous; eile convienl merveilleusement au genie souple et varie de nos
artistes; eile donne tout ce qu’on lui demande, se prete ä toutes les volontes,
et sert aussi bien le dessinateur scrupuleux et esclave du trait que le son-
geur fantaisiste. Tous nos peintres s’y sont essayes, a commencer par
Ingres; il n’avait pas vingt ans quand il grava a Rome le portrait de
M 8 ' de Pressigny; apres lui vint Tony Johannot, puis Paul Huct, dont le
Cahier de six eaux-forlcs Tut un evenement a Tepoque; puis Delacroix,
Marilhal ct Dccciüips, qui y rcussil conimc l 011 snit.