BEAUX-ARTS.
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La reunion de nos aquafortistes etait au moins aussi brillante quo celle
de nos graveurs au burin; il nous suffira de citer quelques noms : M. Maxime
Lalanne avait expose plusieurs elucles ou sont mises en pratique les le-
rons de son excellent Tratte, de Jagravure ä Veau-forte; MM. Delauney, Po-
ternont et Brunet-Debaines, des Vues de Paris, de Rouen, de Caen, et de
nombreux paysages; M. Gaucherel, des Vues d’halte et des marines; M. de
Rochebrune, deux vigoureuses Epreuves de ses grandes Vues des Chäteaux
de Chambord et de Chäteaudun; M'” e Henriette Browne et M. Veyrassat, des
sujets d’apres ßida.
La gravure sur bois, de meine que l’eau-forte, compte en France des
artistes d’une extreme habilete. Nous connaissons la delicatesse et l’esprit
des ouvrages de M lle H. Boetzel: eile figurait a l’Exposition avec une char
mante Lisiere de bois, d’apres Ch. Jacque, et deux aulres gravures; M. Jo-
liet, ainsi que Laplante, avec des reproductions de dessins de Brion,
DorE, Gerome, Regnault, etc.; M. Robert, avec des Portr/iits de sommites
contemporaines; et M. Cliapon, avec des gravures destinEes a YHistoire des
peintres de M. Charles Blanc.
La lithographie, moins precise et plus limitee comme ressources que
la gravure sur bois, dont l’usage est aujourd’hui si repandu pour toutes
les publications illustrees que lc public recherche, rachete ces inconvenients
par des qualites qui secondent au mieux la reproduction de certaines
peintures; c’est ainsi que MM. Chauvel et Sirouy nous ont traduit Boning-
ton et Prud’hon, et que M. Vernier nous rend avec perfection le charme
vaporeux des paysages de Corot.
Dans cette rapide Enumeration, nous n’avons pas parle de M. Jacque-
mart (liors concours, comme membre du Jury); mais,puisqu’il s’agit d’ex-
pliquer l’eclat de notre section de gravure, nous ne saurions passer sous
silence ses cadres d’eaux-fortes d’apres Rembrandt, Van der Meer de Delft,
Frans, Hals, etc.; son beau portait de sir Richard Wallace, et les objets de
jaspe et de malleres prEcieuses de la galerie d’Apollon, qui sont le dernier
mot en ce genre. Qucl que soit l’outil qu’il emploie, cet artiste nous a
depuis longtemps prouve qu’il est toujours un maitre.
Ln cboix des meilleures publications de la SocietE de gravure comple-
tait cette partic de l’Exposition francaise, qui nous a valu, on peut le dire,
par le nombre, le talent et la variele des ceuvres de nos artistes, l’admira-
tion sincere et unanime des etrangers.
I’AYS ETRANGERS.
En Autricbe, le Gouvernement s’est vivement preoccupe de l’Etat de
la gravure, et, seconde par la Societe pour le dEveloppement de l’art, il a