REAUX-ARTS.
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M. Willmann, qui traduit a merveille la peinture de Knauss; MM. Richler
et Sachs, poiir d’excellenls paysages d’apres Carl Ebert et Spangenberg;
et MM. Hecht et Vogel, pour leurs gravures sur bois. Enfin la section
|)russienne nous offre un des bons iitbographes allemands, M. Braun, de
Munich.
La Belgique avait une superbe exposition. II faut meltre en premiere
ligne la belle gravure, si souple et si fraichc de couleur, de M. Biot, le
Miroir, d’apres Cermack; du memo artiste, le Portrait de M. Sanford, ex-
pose l’an dernier a Paris, et spirituellement traduit d’apres de Winne.
Nous signalons d’autant plus volontiers cet ouvrage de M. Biot, que,
place dans une encoignure sans lumiere, il etait absolument perdu pour
le public. M. Delboete avait envoyti quelques epreuves, non sans merite,
d’apres Velasquez et Jordaens, et M. Danse, des eaux-fortes qui sentent la
recherche du ton et de la couleur. Aupres de ces artistes, un lithograpbe,
M. Vanloo, faisait admirer une collection remarquable de portraits d’apres
nature et de reproductions de tableaux executes avec une rare finesse de
dessin et une grande force de ton.
Nous n’avons a mentionner en Hollande que les gravures sur acier de
M. Rennefeld, qui rendent assez bien la couleur et le style des ouvrages
d’Alma-Tadema.
En Angleterre, deux ecoles bien differentes sont en presence : l’ancienne
moniere noire, au travail precieux el fondu, et l’eau-forte moderne. Ces
deux genres vivent cote a cote, ayant chacun leurs partisans et leur public;
la gravure sur bois y compte aussi plus d’un malt re habile. Partout oii
le genie inventeur des Anglais trouve matiere a perfectionnement ou k des
applications utiles, il ne manque pas de se deployer; aussi des ses debuts
la pbotograpbie a—t—eile ete cliez nos voisins l’objet de recherches et d’amd-
liorations de moyens dont tout le monde a probte, et qui, loin de com-
promettre la gravure, semblent plutöt l’avoir servie. Les artistes ont vu
comme un defi qui leur etait port4; le r^veil des aquafortistes, les expo-
silions spdciales de Black and white, la creation des societds protectrices
de la gravure, ont accompagne chaque progres de l’invention daguerrienne.
De meine que les aquarelhstes empietent souvent sur le domaine des
peintres a l’huile, quelques graveurs anglais melangent volontiers les
genres; c’est ainsi que M. Cousins, un des plus habiles, affectionne
l’alliance du burin et de la maniere noire, et que d’autres veulent
atteindre avec le bois les effels de l’eau-forte; en general, l’art ne gagne
pas grand’chose a ces sortes de mariages. Pour representer les differentes
Varietes de gravure, [»bis d’un norn celebre fait defaut a 1’exposition an-
glaise; nous retrouvons en enlrant quelques tableaux a grand sncces de