BE AUX-ABTS.
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Le tableau qui pr^cede presente les medailles obtenues par cliaque
pap dans les quatre sections des beaux-arts. Nous ferons remarquer que
MM. Appian, Gaillard, Lalanne et M"' e Henriette Browne ont reru eelle
distinction a la lois dans les 3° et 4 e sections, ainsi que M. Denuelle dans la
i ro et la 3°. Le regiement s’opposant ä ce que deux recompenses soient
decernees a un seul exposant dans le meine groupe, les medailles de ces
artistes figurent dans la section que l’ordre olficiel ränge la premiere au
tableau.
COIN GLU SION.
Apres l’examen auquel nous nous sonnnes livre, nous sommes amend
a constater avec plus de force qu’au debut le caractere principal et la
grande tendance de l’art moderne que nous n’avions l’ait qu’indiquer :
nous voulons dire l’effacement croissant des ecoles et des originalites na
tionales au profit d un art cosmopolite, europeen et connnun a tous.
Ce serait donner un role trop important aux expositions universelles et
leur supposer une influence qu’elles n’ont cerles pas eue, que de les
accuser d’avoir dte l’unique auteur de ce mouveinent: dies servent surtout ä
le constater Gene sont pas les expositions qui sont cause de la disparition
d’usages nationaux que des siecles avaient respectds, non plus que de
cette dgalite du costume qui impose ä la race humaine, d’un bout du
monde ä l’autre, le meine habit et le meine chapeau noir. Tout, dans les
habitudes et les gouts des peuples, tend a s’uniformiser; il y a lä un fait
d une evidence teile, qu’il serait pueril d’yinsister. Dans cette transforma-
lion, l’art n’a fait que suivre un courant general, qu’obeir a une loi com
mune, et l’on ne voit pas comment il 1 ui eut ete possible de s’y soustraire.
Si le gdnie particulier ä chaque langue maintient forcement un carac
tere et une originalitd a la litterature de chaque pays, qui pourrait nier
la revolution plus lente, mais positive, qui s’opere de ce cotd, soit dans
la maniere d’ecrire, soit dans le cboix des sujets, soit dans les prefdrences
du public? Et, si ce n’^tait sortir de notre cadre, ne pourrions-nous suivre
le meine travail, la memc transformation dans le grand art voisin des
notres, dans la musique? Nous trouverions du Wagner chez les Italiens,
du Verdi chez les Ailemands, et de 1’Oifenbach un peu partout.
L’architecture, parmi les arts qui nous occupent, n’a subi qu’a inoitie
la loi generale. On se l’explique par la variete des climats, par lesbesoins
mat^riels qui en resultent pour chaque peuple, par la diversite des ma-
teriaux ä la disposition du constructeur, etc.; mais le pinceau, le burin
ou le ciseau ne sont d’aucune lalitude, ne parlent aucune langue; aussi,
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