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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome IV

EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE. 
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expositions et n’obiige une femme honn&te ä rougir; mais, si chacun 
est d’accord pour fletrir le succes obtenu par de pareils moyens, la ou 
nous devons protester de toutes nos forces, c’est lorsqu’un auteur, habitant 
peut-4tre de Vienne ou de Berlin, vient parier du d^reglement de nos 
moeurs et d^noncer comme un crime francais le crime de tout le monde. 
Nous avons humblement reconnu que les elrangcrs avaient su prendre 
notre peinture et s’en approprier les qualites, c’est bien le moins qu’ils ne 
nous laissent pas la specialite des fautes. L’exageration dans l’interpre- 
lation du sujet, l’expression ä outrance, le penchant ii se soumettre a la 
mode, aux caprices et aux instincts du public, sont le fait de la peinture 
de tous les pays: une promenade attentive a travers les salles du Prater 
en convaincrait tout spectateur de bonne foi. 
Ne nous hatons pas neanmoins de rendre l’artiste responsable d’une 
Situation qui le domine, et de nous montrer implacables envers lui, s’il 
cede a un entralnement qu’il subit plutot qu’il n’en est cause. Son pre- 
mier complice, sinon le seid coupable, n’est-il pas le public, ce public 
mobile, bizarre, impatient dans la satisfaction de ses goüts, et qui, en 
transportant dans le monde des arts les habitudes de la Bourse, a souvenl 
perdu ou detourn4 plus d’un talent par l’exageration de ses offres et ses 
folies aux encheres publiques? 
Que l’art serieux, l’art veritable soit par la mis en peril, ce n’est pas 
douleux; mais n’y a-t-il aucun moyen de reagir contre cet etat de choses? 
La lache n’est pas facile, eile est decourageante presque, car ce n’est pas 
seulement l’<5ducation de l’artiste qu’il faut faire, c’est celle de la foule. Le 
pire parti ä prendre serait evidemment de ne rien tenter. 11 parait d’abord 
plus necessaire que jamais que l’Etat, loiu d’abdiquer, garde en main la 
direction detudes serieuses et elevees, et se montre inebranlable sur ce 
point. Si l’Ecole de Borne, si l’Ecole des beaux-arts n’existaient pas, il 
faudrait les creer au plus vite; ce n’esl qu’en maintenant le plus haut pos- 
sible le niveau de l’art qu’on peut empecher le gout public de s’abaisser. 
Ne perdons pas de vue d’ailleurs que, si nous avons su marcher les pre- 
miers jusqu’ici dans les routes que nous avions tracees, nous ne garde- 
rons notre rang qu’au prix d’efforts semblables ä ceux tent^s autour de 
nous. A ce double point de vue, tout nous commande de ne pas nous 
laisser aller au courant, ou, comme le conseillent encore bien des gens, ä 
notre g4nie naturel. 
On eite trop souvent, il lauten convenir, l’exemple de l’Angleterre, ce 
pavs si dissemblable du notre, eldont le caractere et l’originaJite se main- 
tiennent en deborsdu nivellement general de l’art europfon. Ne fermonspas 
les yeux neanmoins au spectacle qu’elle nous donne; reconnaissons-y une
	        
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