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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome IV

BEAUX-AKTS. 
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preuve des r^sultats que peuvent atteinclre une volonte opiniätre et l’ensei- 
gnerneut de l’Etat. Que l’on doute tanl qu’on voudra de 1’efficacite de ces 
nombreuses ecoles de dessin repandues a profusion pour developper le 
sentiraent de l’art chez le peuple anglais, peu importe; les chiffres ont 
des raisonnements sans r^plique, et lorsqu’on voit, depuis quelques 
ann^es, l’exportation des objets classes nrt dUcorntif avoir augmentd chez 
nos voisins dans une proportion de 80 pour 100 et davantage, il faut 
bien se rendre ä l’evidence. 
Ce serait nous 4tendre outre mesure que d’enlrer ici dans les details 
donnes par le dernier rapport sur l’oeuvre de Kensington et sur les Crea 
tions nouvelles concourant toutes, en Angleterre, au meine but; plus 
de 180,000 Cleves payants y suivent aujourd’hui les dcoles de dessin. 
Dans les autrespays, niemes prdoccupations, mthnes efforts; en Autriche, 
depuis 1870, l’enseignement du dessin est obligatoire dans tous les eta- 
blissements d’education de l’Empire. Dans l’Allemagne du Nord, on londe 
des acaddmies nouvelles; en Italie, des societ&s, promotrice clelle belle arti; 
\loscou poss&de ä prdsent un Musee des beaux-arts appliqu^s a l’industrie. 
Nous avons en France un curieux travers qui consiste a d^crier de 
pr4ference les institutions que l’etranger nous envie le plus. Que n’a-t-on 
pas dit, que n’ecrit-on pa.s tous les jours sur l’inutilite d’une direction des 
beaux-arts, sur les inconvenients d’une tuteile de l’Etat dans le domaine 
de l’art? Pendant ce temps, nos voisins fondent les etablissements que 
nous blämons et redament pour leurs artistes rette protection qui leur 
manque. 
Nous savons qu’il serait miraculeux que, dans un pays oii Fon entend 
parfois demander l’abolition de l’aristocratie dans les arts, — laquelle aris- 
tocratie ne jieul etre autre cbose que le talent,— il n’y eut pas pour la 
peinture, comme ailleurs, un parti de libres pemeurs prets a nous proposer 
le Systeme de l’art libre dans l’Etat libre, el la destruction d’un enseignement 
et de traditions auxquels l’art francais doit sa force. II est dvident qu’on 
accusera toujours, sous tous les r^gimes, l’administration, tantöt de lavo- 
riser les artistes aux depens de l’art, tanlot de nuire a l’art en encoura- 
geant certains artistes; il est clair qu’on l’attaquera si eile achete de> 
oeuvres de grands maitres, bien plus encore si eile ne les achete pas. 
Quelle conclusion en tirer? Faut-il renoncer a une Institution utile, parce 
qu’elle prde ä la critique? Fermera-t-on l’Ecole de Rome, qui ne nous 
renvoie pas tous les ans des liommes degdiie, ou le Conservatoire, parce 
que nos th^ätres lyriques ne possedent pas une Malibran ou un Duprez? 
L’Etat n’a pasla prdtention de cr4er, a coup si'ir, des gens de talent; mais 
il a le devoir de lout faire pour y arriver.
	        
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