INSTRUCTION l’RIM Al RE ET INSTRUCTION SECONUAIRE. 355
cjui existent depuis 18/18, et <pri se proposent de developper l’intelligence
et la moralite sans enseignement religieux.
La statistique de 1858, qui avait porte sur toutes ies ecoles de toutes
les sectes religieuses, ecoles primaires et secondaires, indiquait, pour
la Grande-Bretagne, c’est-a-dire pour l’Angleterre et l’Ecosse reunies, un
total de 58,975 ecoles de la setnaine avec 2,535,000 eleves, et de
33,872 ecoles du dimanche avec 2,4i 1,000 eleves; en tout 4,900,000
ecoliers environ, mais la plupart etaient des adultes ou faisaient double
emploi, assistant a la fois aux lejons de la semaine et aux legons du di-
nianche. On peut basarder le cbifl’re de 3 millions comme representant
liypothetiquement le nombre des enfants qui aujourd’hui recoivent plus
ou moins completement l’instruclion primaire dans la Grande-Bretagne;
ce qui donnerait une proportion de pres de i4 eleves pour 100 habitants.
Mais, dans la comparaison generale, nous ne devons tenir cornpte que des
ecoles de la semaine, comme nous le faisons pour les autres pays, et par
consequent reduire la proportion a 12 p. 0/0.
Les enfants qui suivent les ecoles inspectGes de l’Angleterre sont, en
tres-grande inajorite trop jeunes pour bien profiter : 73 p. 0/0 au-des-
sous de dix ans en l’an 1870. Gependant on constate d’annee en annee
un certain progres dans les resultats: en 1868, il n’y avait que 76 eco
liers sur 100 qui aient pu repondre sur l’arithmetique; il y en a eu
78 en 1870. Si Ton prend des epoques plus eloigndes l’une de l’autre,
le progres estplus sensible : dans la pdriode de i84i a i845,32 liommes
sur 100 et äg femmes sur 100 etaient incapables de signer leur acte de
mariage; dans la periode 1866-1870, la proportion etait rdduite ä 20
et a 28 p. 0/0, moyenne 2 4 p. 0/0. En France, en 1866, la propor
tion etait de 33 p. 0/0 : nous n’avons pas le droit de critiquer trop vive-
ment les lAsultats des institutions anglaises 1 .
Gependant l’Angleterre pouvait avoir et avait le desir d’obtenir davan-
tage. L’instruction, iaissGe entierement 4 l’initiative des associations et
des particuliers, devait etre repartie d’une maniere inegale : c’est ainsi
qu’en 1870, parmi les Gcoles soumises a l’inspection, il n’y avait que
291,000 enfants appartenant a la population agricole, tandis qu’il y en
avait 700,000 appartenant a la population non agricole; les villes etaient
particulierement favorisGes. En 1861, dans le diocese d’Oxford, il n’y
1 Le premier rapport lnilitaire sur rinslruction de Tannee, qui a paru en 1872, conslate d’ail-
leui’s un etal plus avance que celui de la France :
liommes ne sachant ni lire ni ecrire 6.9 p. 0/0
Sachant lire et ne sachant pas ecrire 6.3
Sachant lire et ecrire 80.0
Ayant une instruction superieure 6.8