EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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ecoles compiementaires pour les adultes. II existe une grande association,
dite Union des ecoles du dimanche, qui se compose de 186 unions particu-
lieres. En 1872, eile avait 3,9kk ecoles, donnant l’instruction ä 810,000
eleves, dont 206,000 pour la seule ville de Londres.
L’Irlande a une Organisation toute speciale. Jusqu’äla fin du xvnf siede,
l’ignorance y avait regne en souveraine parmi le peuple, parce que la loi
anglaise interdisait la fondation dVxoles catlioliques. La politique changea
a l’epoque de l’emancipation des colonies d’Am6rique et de la lutte contre
la France. En 1811, une puissante association, Kildare’s Society, se cons-
titua; en quinze annees, eile fonda environ i,5oo 6coles, dont les institu-
leurs avaient pour regle de bannir toute controverse religieuse; catlioliques
et protestants s’y rencontraient sur un terrain neutre. Chez les uns et les
untres, il y avait un parti qui blamait cette tolerance. Cependant, en
1 8 41, le pape ayant ete consulte et s’etant prononce dans un sens fa-
vorable a ces 6coles mixles, le nombre de leurs eleves augnienta plus
rapidement. Elles reunissaient, en 1833, 107,000 enfants; en 1843,
355,000; en 1853, 55o,ooo.
Les lois de 18/11 et de 1861 fortifi&rent cette institution, en confianl
au Comite directeur de l’association le soin de distribuer le subside par-
lementaire, et en reglant les principales conditions auxquelles les 6coles
devaient satisfaire pour l’obtenir.
En 1861, le nombre des eleves inscrits etait de 8o3,ooo. En 1870.
le nombre des 6coles nationales (c’estainsi qu’on d6signe les 6coles pla-
cees sous la direction du Comite) 6taient au nombre de 6,809, et celui
des eleves inscrits de 998,000, dont 807,000 catholiques, nombre consi-
derable relativement a la population (19 eleves sur 100 habitants!), et
exagere 1 . Mais, en Irlande, comme en Angleterre (nous pourrions ajou-
ter : comme en France), les enfants quittent trop tot l’ecole pour en tirer
tout le probt desirable; sur 100 ecoliers, il y en a 23 qui n’ont pas sept
ans et 70 qui ont moins de onze ans. Les parents paraissent n’envoyer que
tres-irreguliereinent leurs enfants, et l’assiduite, sans laquelle les resultats
sont toujours mddiocres, laisse beaucoup a ddsirer. Sur les 998,000 en
fants inscrits, on n’en comptait en moyenne que 359,000 presenls sur
les bancs, ce qui ram^ne le rapport du chiffre des eleves des ecoles pri-
maires avec celui de la population totale a 6 1/2 p. 0/0 2 .
1 Voir dans le Journal officiel du 2U sep-
tembre 1872 un article qui explique les causes
de cette exag^ration.
2 La difTerence considerable entrele nombre
des eleves inscrits et celui des eleves presenls
rend tr&s-diflicile le classement de Plrlande
dans une statistique comparative. Nous la
classerons d’une maniere tout bypothtHiqne,
nous l’avouons, comme ayant 8 ecoliers par
100 habitants.