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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
La domination espagnole et la decadence commerciale des Flandres firent
retomber dans l’ignorance la plus grande partie de la population. Joseph II,
puis, apres i8i5, le Gouvernement des Pays-Bas, firent quelques eflorts
pour l’en tirer. La revolution de i83o, en donnanl ä la Belgique son
indEpendance, priva les ecoles de l’appui des reglements bollandais de
1806. 11 fallut rediger une loi particuliere : c’est celle de i842, qui a ete
ecrite sous l’inspiration de la loi frangaise de 1838, et qui rEgit encore
aujourd’hui l’enseignement primaire en Belgique.
Toute commune doit avoir au moins une Ecole primaire, soit quelle
l’etablisse elle-meme, soit qu’elle adopte une Ecole privEe convenablement
organisee et qu’elle la subventionne en y envoyant gratuitement ses en-
fants pauvres. C’est, comme en France, la commune qui pourvoit par
des Centimes additionnels (2 Centimes) aux frais de l’instruction; en cas
d’insuffisance de ressources, eile est aidee par la province et par l’Etat.
Le minimum du traitement a EtE Eleve successivement de20oa85o francs,
et la depense totale de l’instruction primaire (inspection, constructions,
Service ordinaire des ecoles, cours d’adultes) s’eleve a i4,5oo,ooo francs,
dont plus de 0,000,000 francs sonl fournis par l’Etat, plus de 5 millions
par les communes; la retribution scolaire ne donne guerc que 1 million;
i4,5oo,ooo francs donnent une proportion de 3 francs par babitant :
peu d’Etats font autant pour l’instruction primaire.
L’instituteur est nornmE |»ar le conseil communal et choisi sur la liste
des candidats qui ont suivi avec fruit le cours d’une Ecole normale. L’e-
cole est surveillEe par les inspecteurs cantonaux et provinciaux, qui repre-
sentent l’administration et l’Element la'ique, et par les inspecteurs dioce-
sains, que nomment les tiv6ques. Tous les trois mois, les instituteurs du
canton se reunissent en confdrence sous la presidence de l’inspecteur.
L’Etat a fonde, a la suite de la loi de 18/12, deux ^coles normales
d’instituteurs, une en pays flamand, l’autre en pays wallon, et il a decide,
en 1866, que quatre nouvelles ecoles, dont deux pour les institutrices,
seraient ouvertes. A cote des ecoles normales publiques, il y a des cours
normaux dans les Etablissements publics et des ecoles normales episco-
[>ales : le nombre total des eleves-maitres etait de 1,896 en 1869.
Celui des eleves qui suivent les ecoles primaires etait de 293,000 en
1 83o, de 453,ooo en i84o, et de 598,000 en 1869.
Le progres est a peine de i4o,ooo depuis la promulgation de la loi de
i842. G’est peu, surtout quand on songe au rapide accroissement de la
population beige.
La proportion ne s’est, pour ainsi dire, pas accrue; il y avait 11 eco-
liers 8/10 par 100 habitants en i84o; il y en a environ 11 9/10 en