INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 373
Cleves maitres ne restent que trois ans dans l’ecole normale, en Saxe ils y
passent six ans : ce qui donne beancoup plus de facilite pour former
de bons instituteurs. Ils ont a subir deux examens, et le double diplöme
est exigti pour exercer dans les ^coles publiques.
Les maitres d’ailleurs sont nombreux; en 1872, on en comptait im
par 85 Cleves, et la loi de 1873 a decid^ q ie toule ^cole, m4me de moins
de 60 Cleves, aurait deux maitres. On sait, en effet, qu’il importe au
succes de l’enseignement non-seulement d’avoir de bons maitres, mais de
ne pas leur donner a diriger trop d’eleves, et surtout des eleves de force
trop diverse.
Par une singularitti qui etonne dans une nation ou l’instruction des
filles est aussi developp^e que celle des garfons, il n’y a sur les quatorze
dcoles normales qu’une seule ^cole d’institutrices, celle de Callnberg, et
ce n’est que depuis la loi de 1873 qu’elles sont admises a passer le second
examen.
Les petils Etats de la Thuringe ne le cedent pas a la Saxe royale, et
comptent, ainsi que l’Oldenbourg et le Brunswick, 17 i/a eleves sur
1 00 habitants.
Dans l’Allemagne du Sud, le Wurtemberg peut etre mis en parallele
avec la Saxe. II a une population mixte, composfo pour les deux tiers de
protestants et pour un tiers de catboliques. Cependant aucune partie de
cette population ne se soustrait a l’ecole. Des la fin du siede dernier, chaque
dcole avait deja une biblioth^que populaire, et en 1810, sous l’inspira-
tion de Fichte, la loi proclamait l’obligation scolaire : eile ne faisait que
seconder les ineeurs, qui avaient deja en grande partie plie les Wurtem-
bourgeois a l’accomplissement de ce devoir. De six ä quatorze ans, les
enfants doivent suivre regulierement l’ecole cbaque jour; de quatorze a
dix-huit ans, l’ecole du dimanche. A quatorze ans, les enfants subissent
un examen, et ceux qui repondent mal restent a l’ecole jusqu’ä ce qu’ils
aient satisfail a l’inspection.
Tout hameau de 3o familles doit avoir son ecole; si le village est
trop eloigne, la commission locale peut prescrire la creation d une (5cole
pour un hameau de i5 familles. Aussi nulle part les instituteurs ne sont-
ils plus nombreux: 3,715 pour 273,000 deves 1 , soit un maitre pour
62 eleves environ. On peut dire egalemcnt que nulle part la position
d’instituteur n’est plus honoree et mieux retributie eu ^gard a la valeur
1 Ces cliiffres, qui sont empruntes ä ta sla-
tistique de M. Bnaclielli pour le nombre des
(tleves, a la Statistik des Unterrichts und Er
ziehungswesens auf das Jahr pour
le nombre des maitres, diffbrent un peu de
ceux que nous donnons plus loin d’aprts la
slatistique de 186A et le livre de M. de La-
veleye.