INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 383
tation, deux moules de bois et la jouissance d’un demi-arpent de terre. Les
instituteurs et les maitres secondaires de chaque cercle forment un cha-
pitre scolaire qui se reunit quatre fois l’an et discute des questions de p6-
dagogie.
Dans chaque cercle, une commission des ecoles du district, parmi les
membres de laquelle figurent trois instituteurs elus par le synode, ins-
pecte les ecoles.
Depuis 1870, l’instruction primaire est completement gratuite, et les
depenses en sont supportöes par l’Etat (de Zürich) et par les communes.
Elle doit avoir un caractere moral et religieux, mais «avec exclusion ex-
presse de tout el6ment dogmatique et confessionnel.»
En 1868, le canton de Zürich avait dans ses 6coles primaires pres de
Zto,ooo eleves, soit 15 eleves pour 1 00 habitants. Si l’on y joint les eleves
des ecoles de chant, les dcoles de travail et les dcoles secondaires, qui sont
veritableinent des ecoles primaires superieures, on arrive au chiffre de
66,000, avec une ddpense totale de plus de 6 millions de francs.
La Direclion de l’instruction dans le canton de Zürich a refu du Jury un
diplöme d’honneur. La ineme rdcompense a 6t6 votee ä la Direction de l’ins-
truction dans le canton d’Argovie, qui, composd presque par moitie de pro-
testants et de catholiques, cornptait, en 1868, plus de 30,000 61eves avec
moins de 200,000 habitants, 1 sur 15, c’est-a-dire plus qu’il n’y avait
d’enfants soumis par la loi au devoir d’6cole.
Le canton de Berne, siege du Gouvernement federal, peut etre consi-
dere aussi comme un des types de l’administration en Suisse, quoiqu’il
n’occupe pas le premier rang sous le rapport de l’instruction L L’histoire
de l’enseignement populaire dans ce canton donne une idee des phases
diverses que cet enseignement a traversees dans la plupart des cantons
helvetiques. C’est au xvi e siede et avec la reforme que 1'Organisation des
ecoles a commencd a y devenir une question politique, Quelques 6coles
secondaires furent cre6es pour former des ministres du culte; des dcoles
primaires furent ouvertes; mais les cours n’avaient lieu que l’hiver, et les
enfants n’etaient astreints a les suivre que pendant trois ans; la recitation
du catechisme d’Heidelberg formait le fonds principal de l’enseignement.
Les resultats etaient tres-mdliocres : dcoles installees dans de misdrables
batiments; instituteurs ignorants, a peine payes et faisant pour vivre plu-
sieurs metiers. Apprendre par coeur et lire l’ecriture manuscrite parais-
sait presque le nec plus ultra de la science d’un bon ecolier.
1 Les details qui suivent sont empruntes ä eien directeur de i’education du canton de
P llistoire de l’instruction publique dans le canton Berne, directeur du bureau federal de statis-
de Berne, par M. le docleur J.-J. Kummer, an- tique.