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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome IV

38 h 
EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE. 
Tel Etait FEtat de l’enseignement lorsque les armees franjaises et ies 
idees de Ja Revolution penetrerent dans les cantons helvEtiques et fon- 
derent la rEpublique belvElique. Aussitol des plans d’instruction furent. 
tracEs, une loi fut rendue; inais, chez les Suisses comme cbez les Fran- 
?ais, cette periode fut plus feconde en projets qu’en resultats pratiques, et 
vit plus d’ecoles se fermer que s’ouvrir. C’est alors cependant que Pesta 
lozzi, dejä celebre par la publication de Leonard et Gertrude, fondait, sous 
le patronage du directoire de Berne, l’Ecole normale de Berthoud 1 . L’acte 
de mediation, qui placait la rEpublique helvefique sous le protectorat du 
premier consul, ramena au Gouvernement d’autres induences, et Fon se 
preoccupa moins ardemment de Finstruction populaire. «II faul, en gene 
ral, se borner au strict nEcessaire. . . chacun sera ElevE pour FEtat dans le- 
quel la Providence Fa place,» disait Finstruction du 3i octobre 1807. 
En 1826, le nombre des ecoles etait de plus de 700, frequentees par 
plus de 60,000 Eleves; en 1835, il s’elevait a 897, avec 75,72a Eleves; 
mais la qualite de Finstruction qu’ils recevaient etait encore fort mediocre 2 . 
A la suite des Evenements de i83o en France, Berne se donna, en 
1831, une Constitution plus democratique. On y lisait cette declaration : 
«La faculte d’enseigner est declaree libre aux conditions determiuecs par 
la loi; FEtat doit proteger et favoriser les etablissements d’instruction pu 
blique. Nulle vraie liberte n’est possible sans la culture de Fesprit et du 
cceur, » ajoutait-elle. Elle les favorisa, en effet; en 183 q , un decret, rE- 
digE par Feilenberg, ordonna la fondation d’Ecoles normales; en 1835, 
lut votee la loi sur Finstruction primaire, qui prescrivait la crEation 
d’Ecoles en nombre süffisant pour qu’aucun enfant ne fut dans Fimpossi- 
bilite de recevoir Finstruction; qui declarait Finstruction obligatoire, sous 
peine d’amende ou de prison pour les parents; qui Etendait Fanden pro- 
gramme, generalisait Finstitution des Ecoles de travail pour les filles, et 
assurait un traitementun peu plus ElevE aux instituleurs. Quelques biblio- 
theques, des ecoles de chant et des Ecoles d’artisans furent fondEes. 
En 1848, la Suisse avait resserrE les liens qui unissaient les cantons en 
se donnant une nouvelle constitulion federale. La meine annEe, Berne 
fondait ses deux Ecoles normales d’instituteurs, a Hindelbank et a Dele- 
mont, et prEparait un nouveau projet de loi sur les Ecoles primaires. Ce 
1 Le Gouvernement de Berne, apres l’acte 
de mediation, snpprima le traitemenl de Pes 
talozzi, qui dut quitter le cliateau de Berthoud 
pour se retirer d’abord a Munchenbuchsee 
(18oi), auprts de Feilenberg, aulre bienfai- 
teur de l’enseignement populaire en Suisse, 
puis ä Yverdon (i8o5). 
2 En 1833, un commissaire envoye pour 
inspecler les ecoles catholiques du Jura cons- 
lala que l’usage de l’ardoise, qui s’etait intro- 
duit dans presque loute la Suisse avec les 
idees de. Pestalozzi, y etait encore inconnu, et 
que l’enseignement ne s’adressait qu’a la me 
moire.
	        
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