INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 391
langue, le degr4 de civilisation. II est difficile de concilier des tendances
quelquefois oppos6es. La diversite seule des langues est un obstacle plus
grand qu’on ne le pense. Quel 6diteur fera, par exemple, les frais de la
publication des livres necessaires ä la population romande, qui ne depasse
pas 5,ooo individus dans la baute Autriche? 11 n’y a, dans la monarchie
autrichienne, que ih ecoles romandes et 5 ^coles hongroises; il y en a ä
peine 4o dans lesquelles on parle le ruthene simultamimcnt avec une autre
langue. Aussifaut-il, dans certains cas, que le Ministere se fasse lui-meme
editeur.
Le Jury a decerne une medaille de progres au Schulbücherverlag,
c’est-a-dire a la seclion du Ministere de l’instruction publique chargee
de ce Service, et qui avait achete ou publie elle-meme dans l’ann^e
1,773,000 volumes.
Une des consequences de cet etat de choses, c’est la grande difference
du developpement de l’instruction dans cerlaines provinces. Sur 100 en-
fants ayant Tage de l’tkole et tenus par la loi den frequenter une, on
trouve 89 6coliers dans le Vorarlberg, 87 dans le Tyrol, 81 et 80 dans
la baute et la basse Autriche. A mesure qu’on s’eloigne de cette region
alpestre habitee par une population germanique, la proportion diminue :
au sud, 011 n’en trouve plus que 6a dans le Carniole, 5o a Trieste, 37
dans l’Istrie et 16 dans la Dalmatie; ä Test, on tornbe a 19 en Galicie, a
11 en Bukowine. Dans les provinces les inoins bien parlagees, ce sont
toujours les lilles qui font le plus defaut.
Le nombre total des enfants ayant Tage de l’ecole (de six a quatorze
ans), dans la monarchie, est de 3,4io,ooo; le nombre des ecoliers est de
1,809,000 d’apres la statistique dressee pour la premiere fois d’une
maniere complete par les soins de M. Schimmer, secretaire de la direction
pour la statistique administrative 1 ; c’est un deficit de pres de 54 p. 100.
Ce deficit se produit non-seulement parce qu’il y a abstention complete
d’un certain nombre d’enfants dans les provinces arri^rees, rnais parce
cju’on se bäte trop de retirer de l’ecole les enfants qu on y avait envoyes. La
1 Afin qu’on se fasse une idee des diffi-
eulles qu’il y a a se rendre exactemenl compte
des fails relates par tes slalistiques de l’ins-
truction, nous donnons quelques chiffres em-
pruntes a divers auteurs.
M. de Leveleye, reproduisant une statis-
lique de 1862 pour i’Autriche (Transylvanie
et Hongrie exceptees), dresse un tableau de-
tailte dont les totaux sont : 15,588 dcoles
primaires et 12,675 ecoles de repetition,
2,898,925 eleves.
M. Brachelli, professeur ä Vienne, donne,
dans sa statistique des Etats d’Europe pour
l’annee 1870, 1/1,299ecoles, 1,72/1,237 eleves
snr a,ö/i3,58o enfants en äge d’ecolage.
M. Schimmer (Statistik der öffentlichen und
privat-Vvlksschulen) donne (p. vn) 1,820,710.
Le nombre que nous donnons est le total des
nombres conlenus dans le tableau (p. 367) du
Iahres Bericht des K. K. Ministeriumsfür Cultus
und Unterricht für 1872.