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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome IV

INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 393 
donc de leur donner une premiere 4ducation par les sens, en lcur appre- 
nant a distinguer les couleurs simples, les formes geom^triques, les di 
verses parties d’un objet, les ressemblances et les difl'erences par le rap- 
prochement des contrastes, et en communiquant ainsi ä leur esprit, avec 
l’habitude de l’observation, la sagacite et la rectitude. Dans i’ecole de 
Marienthal, qu’il avait fondee pour rnettre ses idees en pratique, il plagait 
sous leurs yeu.x des boules diversement peintes, et il leur faisait nommer les 
couleurs; puis des pelits cubes de bois, et il leur faisait montrer le haut, 
le bas, les cotes, les aretes. Il prenait plusieurs cubes, et il les assemblait 
en forme de croix, de carre, de pyramide; les enfants, munis de cubes 
semblables, l’imitaient, et bientot savaient executer seuls et sur son com- 
mandement les minies dessins. Ensuite il leur mettail en main des 
bandes de papier colorid, et il leur apprenait ä les tresser, a peu pres 
comrne un lisserand tisse une toile, et, par des agencements divers, a en 
faire des dessins geometriques varies. L’oeil, la main et l intelligence de 
Fenfant s’habituaient peu ä peu a la regularite des formes aussi bien qu’ä 
l’analyse des diverses parties d’un tout, et le mouvement des mains tou- 
jours occup^es empechait l’altention de s’6garer ou de s’endormir. D’autres 
exercices, gradues suivant les äges, comme l’assemblage de petites ba- 
guettes a l’aide de boules de liege, le pliage d’une feuille de papier de 
maniere a former des figures geometriques, le piquage au poinjon de 
petits dessins, le modelage de petits objets, disques, cubes, paniers en 
terre glaise, tendaient au memebut et etaient toujours accompognes d’expli- 
cations, de petites histoire morales, de questions propres ä fixer l’csprit 
de l’enfant sur l’objet et a developper en 1 ui la perspicacite des sens. Dans 
les jardins d’enfants bien installes doit se trouver, en elfet, un verilable 
jardin avec quebpies fieurs et legumes, et les enfants que Fon tient tan- 
tbt en plein air et tantot en classe, recmivent devant ces planles, choisies 
parmi les plus vulgaires, les memes legons qu’avec les cubes ou les tresses 
de papier. On les exerce egalement a cbanter, a marcher en mesure. VoilA 
la methode Frcebel. 
La plupart des jardins d’enfants avaient eu jusqu’ici, en Autriche, un 
caractere prive; c’etait dga lern ent dans des etablissements prives, comme 
celuide Fabbe Horfarther, a Kufstein, que Fon formait des maitresses pour 
ce genre d’enseignement. De i85o a 1871, le nombre des jardins d’en 
fants s’est eleve de 70 a 201, et le nombre des enfants qui y Etaient regus, 
de 6,800 a 20,000. L’Etat s’y est inleresse; par un arrete ministeriel du 
1 4 juin 1872, il a decide que les jardins d’enfants seraient places sous 
la surveillance immediate des inspecteurs des ecoles, ainsi que toute gar- 
derie d’enfants qui se transformerait en adoptant la methode Frcebel. 11
	        
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