INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDA IRE. A05
Les gargons sont beaucoup plus nombreux que les filles dans les ecoles
publiques, 801,000 contre 877,000. II semble que les parenls, surtout
dans les campagnes, aient une repugnance a envoyer leurs (illes dans les
ecoles publiques; car, dans les ecoles privees, qui, pour la plupart, sont
dirigees par des congregations religieuses, la proportion est inverse,
86,000 filles contre 7a,000 gargons.
Un parti nombreux parrni les homnies d’Etat trouve ces progres trop
lents, s’irrite des obslacles, de l’impuissance de la ioi dans beaucoup de
cas, de l’influence (|u’excrcent les corporations religieuses et leurs ecoles
qui, quoiqu’ayant diminue quelque peu, sont encore tres-nombreuses.
Le projet de loi de M. Scialoja, soutenu par M. Correnti, discute en
187/1 et rejetd par une majorite tres-faible, tendait a ameliorer la posi-
lion des instituteurs, a autoriser dans certains cas une retribution scolaire
et a fortifier le principe d’obligalion. M. Peruzzi, un des homnies les plus
sagement d6voues au progres en habe, etait oppose a la gratuite, parce
que, imposant aux communes des charges trop lourdes pour dclivrer cer
tains parents d’un fardeau qu’ils devraient et pourraient porter, eile les
empeehe parfois d’ouvrir ou d’entretenir convenablemenl leurs dcoles. En
effet, pour un peuple attarde dans l’ignorance, des questions faciles ä
resoudre chez un peuple eclaire deviennent des difficultes insurmontables;
les maitres et l’argent manquent; les parents et les communes n’ont pas
un sentimenl süffisant de leur devoir. Vouloir trop l'aire tout a coup en
pareil cas par des lois et des decrets, c’est quelquefois decourager meine
les bonnes volontes en plagant l’ideal trop baut.
II ne laut jamais se lasser de travailler au bien, mais il laut attendre
beaucoup du temps. L’Italie possede en ce moment dans M. Bonghi un
ministre de l’instruction publique qui connait les difficultes et qui a loutes
les qualites d’esprit necessaires pour en triompher.
Instruction secondaire. — L’enseignement secondaire comprend, en
Italic, comrne dans la plupart des Etats, deux branches distinctes : l’en-
seignement technique et renseignement classique.
Le Piemont possedait des ecoles tecbniques depuis 18/18; la Lom-
bardie depuis 1851, sous le noin d’dcoles reelles. Le reste de l’Italie n’en
avait pas.
II y a eu encore a cet egard un mouvement digne de remarque. Des
ecoles ont ete fondees, les unes appartenant a l’Etat, les autres aux pro-
vinces et aux communes. On en comptait, en 1873, aq5, dont 63 ecoles
de l’Etat, a savoir 12 dans les Marches et dans la province de Rome,
q3 dans l’Italie mdridionale, 18 dans la Sicile, situdes par consequent