EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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d’absence, et les communes, obiigEes d’avoir au moins une Ecole par pa-
roisse, consacrent plus d’un million de francs ä l’instruction. Mais cetle
loi n’est pas appliquEe; l’Ecole normale, fondee en 183 4, a Ete fermee en
i 865, et I on ne compte encore que 64,ooo enfanls, dont 53,ooo garcons
et i l.ooo filles, dans les i,ig4 Ecoles comrnunales du royaume. II con-
viendrait d’y ajouter environ i5,ooo enfants de la Campagne qui fre-
quentent de petites ecoles privees; on aurait ainsi en tout 5 { ocoÜ ts par
loo habitants : proportion assurement tres-faible. Cependant, quand on
ronsidere qu’en i83o la Grece n’avait que -1 Ecoles et 6,721 Cleves, on
constate qu’il y a eu un progres sensible 1 .
La Grece a besoin de faire de grands eflbrts pour s’elever au niveau des
nations de 1’Europe centrale et septentrionale. Le recensement de 187 1 in-
dique, pour la populalion agee de plus cinq ans, que 67 pour 100 des habi-
tanls du sexe masculin et 92 pour 100 du sexe feminin sont enlierement
illettres. Les lies, sauf l’Eubee, sont un peu moins arrierees que le conti-
nent; mais, dans i’Arcadie et la Laconie, on trouve a peine 3 femmes sur
100 (non compris les enfants au-dessous de 5 ans) qui sachent lire.
Quelque imparfaite que soit cette statistique, eile releve un Etat dont se
preoccupent avec raison les hommes d’Etat de la Grece.
Instruction secondaire. — L’enseignement secondaire est donnE dans 10
gymnases et dans 144 hellEniques. Ges dernieres sont des ecoles de
langue grecque, dans lesquelles on fait aussi un peu de latin, d’histoire et
de geographie; 1c cours dure trois ans. On passe de la dans le gymnase,
dont le cours dure quatre ans, pour completer ses etudes classiques; le
francais a une place assez importante dans Ie gymnase. Le nombre total
des eleves est de 7,780; avec ceux des Etablissements prives, il alteint
9,370, soit un Ecolier pour 1 55 habitants.
On compte ainsi a peu pres 1 eleve de l’enseignement secondaire sur
6 eleves de l’enseignement primaire. Ce rapport montre qu’en Grece,
fomrae dans les autres Etats du midi de l Europe, on se preoccupe relati-
vement plus de l’enseignement secondaire que de l’enseigneinent primaire.
On ne songe pas assez que celle-la rend ä une societe d’autant plus de
Services que celle-ci est plus gEnerale. II ne suffit pas de forrner une pe
llte Elite dont les membres ne sont pas toujours choisis avec discernement;
il faut diriger l’education publique de maniere que tous puissenl pro-
fiter de la Science acquise par quelques-uns, ne fut-co qu’en devenant
assez inlelligents pour obeir.
1 Reconsemenl. de la popnlaHon en 1870, par M. Mansolas.