EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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core tres-mediocres, et i’inslruction resta le privilege des classessuperieures,
noblesse et haute bourgeoisie, dont les enfants etaient eleves plus encorc
par des precepteurs dans la famille que par des professeurs publies dans
les ecoles. En 1863, le prince Gagarin , ministre de l’instruction publique,
donnait comme inesure du developpement intellectuel des classes infe-
rieures le fait suivant : a Samt-Petersbourg, pour une population de
'100,000 ouvriers, il y avait 18 ecoles paroissiales, renfermant 1,1 46 gar-
cons et 1 35 (dies.
Cependant la transformation politique et economique qui venait de
s’operer en 186 ! par i’emancipation des serfs commandait impdrieusement
de ne pas laisser dans l’ignorance ces masses auxquelles 011 conferait la li-
berte; puisqu’eiles devaient se conduire elles-rnemes, il fallail du moins
leur donner les lumieres ndcessaires pour le bien faire. Le regiement de
186/1, prepare par le prince Gagarin, s’est inspire de cette necessite. «Les
6coles primaires, dit l’article premier, onl pour but de fortifier dans le
peuple les iddes morales et religieuses et de developper les connaissances
(dementaires necessaires.»
Le programme cst peu developpe : religion, leclure, ecriture, les (juatre
regles de l’arithmetic|ue, et, s’d est possible, le chant religieux. II cst bon
de ne pas trop embrasser au debut. Les communes sont invitees a creer des
ecoles : on ne saurait encore leur en faire une Obligation, parce que leurs
ressources sont bornees, et c|ue le peu de densite de la population fait
naitre des diflicultes semblables a celles qui existent en Scandinavie. Les
particuliers peuvent aussi fonder des ecoles, mais avec l’autorisation et
sous la surveillance du conseil scolaire de district, lequel est lui-meme
subordonne au conseil scolaire de la province. L’enseignement se fait par
tout en langue russe.
En 1863 , le rapport du prince Gagarin indiquait que, dans les 36 pro-
vinces de la Russie (sur 4q) pour lesquelles on avait des renseignements,
il existait alors environ 3o,ooo ecoles, dont plus de la moitie etaient des
ecoles du clerge et rjui renfermaient 639,000 eleves,
La statistique accuse aujourd’hui 45,o33 dcoles, dont h00 ecoles de
cercle avec 26,000 eleves, 190 dcoles eccl6siastiques eleinentaires avec
3o,ooo eleves, 2/1,000 ecoles primaires ordinaires, comprenant les ecoles
elementaires et les ecoles de district, avec 85,000 eleves, i,3oo ecoles
paroissiales avec 3oo,ooo eleves, 7,000 ecoles provinciales avec 2/1,000
eleves; en tout 1,525,000 eleves, ou moins de 2 ecoliers par 1 00 habitants.
Dans ce nombre ne sont comprises ni les ecoles [larticuberes ’, ni les
1 Une statistique indique qu’en 18712 ces ecoles etaient au nombre de 1,081, avec 38,000
eleves.