INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 417
ecoles musulmanes, qui sont assez nombreuses. Neanmoins le resultat n’est
pas encore de nalure a contenter les bommes d’Etat de la Russie. Los pro-
vinces baltiques sont parmi les plus avancees del’Empire; en 1873, on v
comptait (Livonie, Esthonie et Courlande reunies), dans les 2,i34 ecoles
primaires, 64,000 garfons et 5 1,000 lilles, en tout 11 5,000 enfants,
soit une proportion d’environ i4 eleves par 100 liabitants : il esl vrai que
ces provinces sont prolestantes, et que, des 1872, l’obligation a pu y clre
partiellement introduite. Un rapport anterieur (1871), public dans les
Archives de la statistique militaire, indiquait un etat general qui serait
plus fächeux : d’apres ce rapport, tandis qu’on comptait alors 1 eleve sur
19 habitants (environ 5 sur 100) dans les provinces baltiques, il n’y avait
que 1 el£ve par 168 liabitants dans les provinces russes proprement dites,
1 sur 137 dans le gouvernement le mieux dote, celui de Voromige, 1 sur
532 dans la Podolie, la Volhynie et Kiew, et t sur 664 en Siberie.
C’est que les obstacles a vaincre sont nombreux. Non-seulement l’argent
manque 1 ; mais les maitres font defaut, precisement parce que l’instruction
est peu repandue et que les ecoles normales, au nombre de 15, sont tres-
insuffisantes. On s’occupe d’en creer d’autres 2 , de transformer les ^coles
de district en ecoles urbaines, d’instituer des Conferences pour les instb
tuteurs.
Le clerge est, en general, trop peu instruit pour suppleer ä cette
insuffisance ou pour stimuler le progres. Les conseils scolaires n’onl pas
ete jusqu’ici organis^s dans toutes les provinces; ils fonctionnent d’unc
maniere incomplete. Enlin 1’obligation d’enseigner en langue russe para-
lyse le zele ou inspire meme des defiances dans les parties de l’Empire
ou Ton parle une autre langue et oü l’on ne professe pas la religion
grecque. Pour stimuler les retardataires, le Gouvernement vient de de-
clarer (1874) que l’instruction serait obligatoire de huit a douze ans pour
les deux sexes. Ce rtigime doit 4tre appliqud d’abord a Saint-Petcrsb0urg,
a Moscou; il Test diija dans les provinces baltiques; mais il est a craindre
que de longtemps encore il ne puisse 4tre d’une maniere efficace dtendu
a tout l’Empire.
Toutefois ilestjuste de reconnaitre qu’un notable progres a ete accom-
pli: en 1866, sur 100 conscrits, un seul savait lire et 4crire; en 1870,
j 1 savaient lire et dcrire 3 .
1 La döpense en 1872, pour les ecoles ele-
menlaires, est de t3,5oo,ooo francs, dont
1 /5 l'ourni par l’Etat.
2 Dans le cours de l’annee 1872 , on a cree
1 3 seminaires pedagoffiques.
3 L’amelioration parait plus grande encore
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dans ces dernieres annees; mais nous manqnons
de docmnents precis pour la mesurer. En
1874, sur 829 conscrits, dit 1 'Invalide russe,
eite par le Bulletin de l’instruction publique,
5 seulement elaienl depourvus de loule ins-
Irnction primaire.