EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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Elles se marient tres-jeuncs et tres-ignorantes; femmes ou meres, elles
demeurent toule lcur vie de veritables enfants, souvent capricieuses, bien
rarement capables de commencer l’education morale de leurs garcons et
de former le caractere et l’esprit de leurs filles. La tentative faite au
Caire est encore une nouveautd, ainsi que certaines ecoles de Turquie.
En Perse, cependant, on donne plus d’instruction aux filles qu’on ne le
faisait autrefois.
Dans ce dernicr royaume, les enfants des familles riches sont instruits
a la maison; 4 Tage de sept ans, on leur donne un precepteur.
Les enfants des classes pauvres peuvent aller ä une des ecoles publiques
qui se tiennent dans certaines boutiques des bazars. II y en abeaucoup qui
savent ecrire; cependant ce genre de connaissance n’est pas lellement
repandu qu’on ne s’en glorifie comine d’un honneur : ceux qui le possedent
mettent devant leur nom le titre de Mirza.
L’Inde, sous l’autorite anglaise, parlicipe aujourd’hui, dans une cer-
taine mesure, du mouvement intellectuel de l’Europe. Dans la plupart des
provinces, Madras et le Nord-Ouest exceptes, le Gouvernement britan-
niquc a succede aux gouvernements indigenes dans la direction des eta-
blissements d’enseignement superieur et d’enseignement moyen, et il en a
fonde de nouveaux; il y en a qui lui appartiennent, d’autres qu’il subven-
tionne. De ce cöte, il y a progres. En 1862, le nombre de ces elablis-
sements etait de 13,219, et celui des Meves de 35o,ooo; en 1871, ces
deux nombres s’etaient eleves a 25,167 et a 799,000; la depense avait
mont^ de 7 millions de francs ä a5 millions, dont la moitie etait lournie
par le Gouvernement.
L’Angleterre, qui, aVienne, s’etait abstenue pour elle-mßme, avait reuni
les matdriaux d’une interessante exposition pedagogique pour sa grande
possession coloniale : ce n’etait pas assurement le moyen de fourmr des
modeles. L’Inde en est encore a l’enfance de l’instruction. Une mappe-
monde dressee par des brahmines du Rajpoutana pouvait, sans memo
qu’on eut la connaissance des langues du pays, donner une idee de Idlat
de la Science parmi les indigenes. Une montagne de l’Himalaya, nommee
Mcroo, represenlee par qualre cercles concentriques, y marquait le centre
du monde; de lä coulaient, a gauche l’Indus, a droite le Gange, tombant
Tun et l’autre dans un ocean circulairc qui formait autour de 1 Indo et du
Tibet un premier anneau; puis un anneau de terrc concentrique au pre-
mier ocean etait cnveloppe par un second ocean circulairc : voila le monde
tles brabmines. Ils en savent a peu pres autant sur ce sujet que les Grecs
du temps d’Homere. Lesbonzesdu Japon ne sont pas plus avances, comme
on a pu s’en convaincre facilement en examinant la mappemonde qui figu-