U±2 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
ainsi des femmes qui, si eiles se marient, seront dans leur nienage nioins
nulies que n’ont dte leurs meres.
Les Anglais se sonl mis a cetle ceuvre avec la meine ardeur qu’ils ont
deploy^e dans la construction des chemins de fer apres la guerre des
Cipayes. 11 est juste de les encourager; aussi le Jury a-t-il decernd im di-
plome d’honneur ä M. Leitner, non-seulernent pour avoir formd les col-
leclions scientifiques ou se trouvaient, a cote de statuettes dignes de l’art
grec, les livres et cartes des brahmines; mais aussi parce qu’il est un des
hommes qui ont le plus contribue ä la fondation des ecoles dans l’Inde.
Les Anglais ne doiventpas se dissimuler qu’il leur fautbeaucoup de temps
pour recueillir les fruits d’une pareille politique; ils eprouveront qu’il est
nioins diUicile de transformer la condition economique d’un pays par de
bonnes voies de comniunication, que sa condition morale par la culture
intellectuelle.
Les Chinois paraissent nioins depourvus d’instruction : ils vivent sous un
climat qui favorise davantage le developpement de l’energie humaine. Le
nombre des ecoles y est, dit-on, tres-considerable, ainsi que le nombre des
ecoliers. Mais la qualite de l’instruction semble fort mediocre. La lecture
est le grand art; il s’apprend en meme temps que Tecriture; connaitre et
pouvoir tracer beaucoup de caracteres employds par les bons auteurs est
l’ambilion de i’ecolier, conime celle du maitre. «Imaginez-vous, dit un te-
moin anglais qui a frequente les ecoles du pays, de petits marmols de vil-
lage qui liraient et reciteraient imperturbablement Platon, Goethe ou Milton
saus y rien comprendre : voilä l’instruction chinoise, et c’est avec cela qu’on
arrive a passer ces examens qui jouent un si grand role dans la vie du
Chinois. v
Les femmes sont privees presque generalement de cette instruction. En
i 865, a Pekin, une dame francaise rencontra dans la rue un enlant qu’on
venait de chasser d’une ecole, et apprit que c’^tait une petite fille qui,
pour recevoir l’instruction, s’etait deguisee en gargon, mais qui venait
d’etre reconnue; eile prit cette petite fille en pitie et londa une ecole qui
est devenue la premiere ecole de lilles ;i P4kin 1 .
Le Japon se transforme. 11 s’applique a depouiller les vieilles fermes
orientales, et a refondre sa population pour la couler dans un moule eu-
ropeen. L’operation est conduite avec une grande ardeur de prosdlytisme
par une partie de la classe eclairee. On pcul craindre quelle ne soit entre-
prise d’une maniere trop generale, et que les masses, d’ordinaire peu ai-
sees a faconner ainsi au gre d’une Information preconguc, ne se montrent
, 26 mai i «S73.
1 Bulletin (Ir Vinstruction pubhqnr