m EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
L’ecole primaire (primary school, common school) reunit presque tous
les enlants des diverses classes de la societ<5 de cinq a dix ans. Ils y ap-
prennent la lecture, lecriture, le calcid, la geographie, quelques notions
des Sciences et du droit constitutionnel. «Des faits, non des regles; des
exemples, des informations, non des maximes : voilä la regle, » dit
M. Hippeau, et cette r&gle est conforme au but que se proposent les
Americains. Aussi multiplient-ils les tableaux, lesiniages, et usent-ils non
moins, sinon plus que les Allemands, des lecons de choses. Ils exercent
1 enfant a parier, l’habituent ä reciter des vers, a exposer une question et
meine a discuter. Ce sont des citoyens qu’ils veulent former. De temps a
autre, les exercices sont interrompus par des marches avec accompagne-
inent de piano et par des cliants, connne nous le pratiquons dans les
asiles ou dans la niethode d’enseignement muluel. Les ecoles, ä la fois
publiques et gratuites, etant ouvertes a tous les enlants sans distinction
de culte, connne sans distinction de sexe, l’enseignement religieux ne
fait pas partie du programme, bien que partout on Jise la Biblc et on
fasse la priere; cet enseignement est donne, apres les lieures de classe,
par les mimstres de la religion.
Au sorlir de l’ecole primaire, on entre dans l’ecole de grammaire
(grammar school), dont les cours durent de quatre a cinq ans, et dont le
programme comprend la lecture, l’ecriture, la grammaire pratique, l’liis-
toire, la geographie, la composition, le latin, rarithmetique, la gtiometrie,
la tenue des livres, le franjais, l’allemand, etc. C’est en quelque sorte une
ecole primaire superieure avec quelques notions de latin.
Pour former les citoyens d’une societe democratique, les Americains
ont pense qu il fallait que tous pussent participer au m4me enseigne
ment. «Si, pour soutenir nos ecoles, dit le surintendant de l’instruction
dans lOhio, nous n’hesitons pas ä frapper les contribuables de lourds
impöts, c’est parce que nous sommes convaincus que la s^curite de
I Etat et la stabilite de l’ordre social dependcnt de la diffusion generale
des lumieres et des vertus, fruits d’une bonne education; la gratuite est
le moyen. » On lit dans le rapport annuel du cornite d’education de la eite
de Boston, en 1866: « U11 des bienfaits de l’education publique, c’est
que les enfants de l’ouvrier et du marchand, assis cotc ii cöte, camarades
dans 1 enfance, seront sympathiques et compagnons les uns pour les
aulres pendant le reste du voyage de la vie.»
Pour avoir la gratuite, il a fallu faire une large pari aux ^coles dans
les revenus publics: les Etals-Dnis n’ont rien rnenage a cet egard. C’est
un des cotes les plus remarquables de leurs inslitutions pedagogiques.
Les ecoles sont du rossort de chaque Etat particulier, qui regle la mutiere