INSTRUCTION l'RIMAIRE ET 1NSTR!CTION SECONDAIRE. /i,31
lonir uii meine resullat, et que, precisement dans les Etats que nous venons
de citer, le nombre proportionnel est en raison inverse de la densite de la
population.
Les Etats-Unis depensent beaucoup aussi pour le traitement de leurs
instituteurs. ANevv-York, le directeur d’une dcole toucbe 7,760 Francs; ä
Philadelphie, 9,000 francs; ä San Francisco, jusqu’ä ia,5oo francs. Dans
les campagnes du Massachusetts, le salaire mensuel est de 2 5o francs
pour un instituteur, de 1 1 5 pour une institutrice. Toutefois il ne faut pas
se faire illusion sur ces chiffres. Les ddpenses de la vie sont plus grandes
en Amerique qu’en Europe, et les salaires y sont, en regle generale, beau
coup plus eleves. Recemment, l’inspecteur de Bridgewater 1 se plaignait de
l’exiguite des traitements au moment oii tout rencbdrissait. «Laisserons-
nous, disait-il, les instituteurs prendre une autre carriere et l’instruction
donnee par des gens mediocres?» II signalait ce fait, que les meilleures
institutrices venaient des filatures de Lowell et de Lawrence; et cependant
le salaire d’une ouvriere de Lowell etait presque double de celui d’une
institutrice, a laquelle on donnait 5 dollars 20 cents (environ 26 francs)
par semaine, et qui depensait 2 dollars 5o cents (environ 1 3 francs) pour
la nourriture et le logement.
Le professorat n’est pas, en Amerique, une position fixe comnie en
Europe, une carriere dans laquelle on entre pour la vie. Les instituteurs
ne sont nomnies que pour un an, pour six mois meine dans les dcoles de
Campagne, ou la classe ne dure que six mois; ils passent non-seulement
d’une ecoleaune autre, mais du professorat a un autre nieder avec la plus
grande facilitd. Comme le travail trouve en general de nombreux et lucra-
tifs emplois, il est difficile de les garder, et on ne parait pas meine s’y
altacher beaucoup. On prdfere, surtout dans les villes, les femmes, qui
demandent un salaire moindre, qui sont [ilus slables et presque toujours
plus instruites; en 1868, le Connecticut eomptait 2,067 institutrices et
i5o instituteurs; leNew-York, 21,218 intitutrices et 0,271 instituteurs;
dans la ville de Philadelphie, 82 instituteurs et 1,112 institutrices. Les
Etats-Unis comptaient,d’apresle recensementgeneral de 1870, <)3,3a9 ins
tituteurs et 127,713 institutrices. Les femmes elles-memes n’envisagent
pas d’ordinaire l’instruction comme une carriere definitive; elles restent
en moyenne cinq ou six ans dans les ecoles, puis les quittent en se ma-
riant.
La societe du uioiris y gagne des meres qui sont plus capables d’elever
leurs enfants, si elles veulent en prendre la pcine. L’ecolen’y gagne pas,
I
1 sS 11 animal He/iort ofboard 0/ethieation (Massaclmsells), p. 361.