EXPOSITION UMVEHSEI.LE DE VIENNE.
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et, ([uoi qu’on ait dit, il est certain que celte mobilite a pour l’enseigne-
ment plus d’inconvenients que d’avantages.
Pour former de bons instiluteurs qui restent dans l’inslruclion, on a
fonde des ecoles normales. La premiere, celle de Lexington (Massachusetts),
date de i84o. Aujourd’hui le Massachusetts en a quatre, ettous les Etats
en possedent au moinsune; quelques-unes sont de simples annexes d’une
ecole superieure. Le cours est de deux ans.
Les Etats-Unis ne sont pourtant pas satisfaits du recrutement de leurs
ecoles. k Plus de la moitie des enfants ayant Tage requis pour leur admission
dans les fooles ne les ontpas frequentees,» disait, en i858, le rapport du
Connecticut, et beaucoup de surintendants tenaient le mAme langage. I!
est vrai que les Americains entendent par äge d’ecole plus qu’on ne com-
prend generalement par ce mot en Europe. En Californie, Tage d’ecole
est de 5 a 15 ans; dans le Vermont, de 4 a 18; dans le Kentucky, de 6
a so; dans le New-Hampshire, de 4 a 21; dans 1’Alabama, l’Arkansas,
le New-York, de 5 a 21. Or, la majeure partie des garcons quitte l’Acolc
pour la vie active enlre 14 et 1 5 ans; les filles restent plus frequemmenl
jusqu’a l’Age de i5 et 18. C’est une des raisons pour lesquelles on trouve
partout un notable deficit; dans le Connecticut, il y avait, sur 1 25,000 en-
fantset jeunes gens ayant Tage d’ecole, 110,000 inscrits et 62,000 pre-
sents; dans l’lllinois, 862,000, 662,000 et 33g,000; dans l’Iowa,
46o,ooo, 34i,ooo et 212,000.
Pour prAvenir ces abstentions, beaucoup d’Americains reclament l’obli-
gation scolaire : «Si nous prenons l’argent des ciloyens pour instruire tous
les enfants, il faut que tous repoivent l’instruction, sans quoi les impöls
ne seraient plus justifies,» dit le surintendant de l’Ohio. L’obligation
existe dans un certain nombre d’Etats. Dans le Massachusetts, qui est en
quelque sorte l’Attique des Etats-Unis, une premiere loi, en i85o, a au-
torisA les communes a prendre des mesures contre les enfants qui ne sui-
vaient pas l’4cole; une seconde loi, en 1862, a obligö toutes les com
munes a prendre des mesures de ce genre, et a contraindre, sous peine
d’amende, tous les parents a y envoyer leurs enfants de sept a seize ans.
Le Connecticut, par la loi de 1858, autorise le juge de paix a enlever
les enfants aux parents qui n^gligeraient a cet egard leur devoir, et a les
confier a des maitres capables, les filles jusqu’a dix-huit ans, les garpons
jusqu’a vingt et un ans. Le Rhode-Island, et recemment les deux Caroline,
I’Arkansas, ont aussi inscrit l’obligation dans leurs lois.
Cependant l’idee d’obligation est si peu conforme au genie am4ricain,
que peu d’Etats, en dehors de la Nouvelle-Angleterre, peuplee d’anciens
puritains, l’ont adoptee jusqu’ici. L’obligation a laquelle ils s’altachent,