EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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Le Perou se distingue un pcu de ses voisins. 11 comptait, il y a une
dizaine d’annees, 790 ecoles publiques ou privees, presque toutes dirigees
par le clerge et renfermanl 34,000 enfants, sans conjpter /i,5oo eleves
des ecoles superieures. La proportion pour les dcoles primaires est presque
de 1 1/2 kodier par 100 habitants. Ilfaut toutefois considerer que lesblancs
et les mulatres, qui ne forment que le tiers de la population, sont les
seuls dont les enfants frequenlent les ecoles, et, pour etre juste, il faudrait
peut-etre dire (|u’il y a h 1/2 ecolierspar 1 00 blancs ou mulatres. Le Perou,
qui a entrepris de creer ä Lima un enseignement superieur, et qui a appcle
un Frangais ä la direction de l’Univcrsile de Saint-Marc, a compris aussi
l’instruction primaire dans ses reformes pedagogiques : le temps nous
apprendra les resultats.
Le Chili est la plus policee et la plus florissanle des Republiques de
l’Amerique du Sud. L’etat de l’instruction publique en fournit jusqu’ä un
cerlain point la preuve. En 1867, on y comptait 993 dcoles primaires et
5o,ooo Ecoliers, soit plus de 2 dcoliers par 100 habitants. Les ecoles se-
condaires, Colleges de l’Etat et Colleges particuliers, renfermaient environ
1 0,000 eleves.
La Situation tend ä s’ameliorer; en 1872, le nombre total des öcoles
etait de 1,190, dont 726 publiques et 46h privees, et le nombre des
eleves de 82,000, soit h eleves par 100 habitants. La depense est de
2 millions de francs, c’est-ä-dire de 1 Franc par habitant.
Sur l’autre revers des Andes, la Republique Argentine et l’Uruguay,
qui chercbent ä attirer les emigrants europeens pour inettre leurs vastes
solitudes en culture, ont compris que l’instruction etait aujourd’bui une
des conditions de securite et de civilisation qu’il etait indispensable de
leur olTrir.
Autrefois y il avait quelques petites ticoles fondees par le clerge; elles
ont dte pres([ue toutes ferm^es. Le Paraguay seul, avant la guerre qui l’a
ruirie, offrait encore une image des premieres institutions des jesuites;
cliaque dislrict avait une ecole, et l’on comptait 1 t/3 (icolier par 100 ha
bitants.
Dans la Republique Argentine, le president Sarmiento s’est activement
occupe de l’instruction, et un progres assez sensible a et£ accompli; dans
la province de la Rioja, par exemple, le nombre des dleves a presque
double de 1869a 187 1. A cette premiere dato, les villes de Ruenos-Ayres
et de San-Juan, les mieux partag6es, comptaient presque 10 eleves par
1 00 habitants. Mais les campagnes et les provinccs eloigndes 6taient beau-
cou[) moins favorisees : ä Salta et a Tucuman, la proportion ne depassait
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