EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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voyer lesdits cnfants a F^cole»; diverses ordonnances avaient etc rendues
ä ce sujet au xvi° et au xvif siede (1 566, 1567, 1598, i64o, 1666,
1695, 1698). En 170/1, Louis XIV avait ordonn^ qu’on envoyät des
maitres et des maitresses dans toutes les paroissesqui u’avaientpas d’ecole,
et qu’on obligeät les parents ä y envoyer leurs enfants. En 172/1, cet
ordre fut imperieusement renouveltS.
L’abbe de la Salle avait fonde, au xvii 0 siede, l’Inslitut des freres de
la doctrine chretienne; mais cet Institut ne comptait pas encore un millier
d’ecoles. Dans quelques provinces, telles que la Normandie, le diocese de
Langres, beaucoup de paroisses avaient un maitre pour les garfons, et
quelquefois une maitresse pour les fdles 1 . Mais il n’y avait peut-etre pas
en tout 10,000 petites ^coles de ce genre en France, et le resultat obtenu
etait au-dessous du mediocre. Les instituteurs, peu pay^s, etaient tres-peu
instruils; le plain-chant, la lecture, l’ecriture et le catechisme etaient les
seules matieres de l’enseignement 2 , et, dans un grand nombre de petites
villes et de villages, la classe etait faite par le eure lui-meme ou par un
prdre qui se conlentait d’apprendre aux enfants ä lire le catechisme et a
reciter leurs prieres 3 .
II y avait neanmoins, dans certaines parties de la France, quelques
resultats appreciables. Un travail de depouillement des registres de Fan-
cicn diocese de Langres, entrepris par M. Fayet, inspecteur de la Haute-
Marne, et accompli avec l’aide des instituteurs, a donne les proportions
suivantes : sur 1,000 epoux et 1,000 epouses, out signe leur acte de
mariage, de 1701^1726, 457 <ipoux et 200 epouses; de 1751 a 177b,
63o epoux et 278 epouses; de 1801 ä 182b, 800 epoux et 492 epouses;
de 1826 a i83o, 899 epoux et 727 epouses. Peu de dioceses, il est vrai,
presenteraient, avant 1789, une Situation aussi satisl’aisanle.
II. — De 1789 ä 1848.
Projets des assemblees pendant la Revolution. — Les cahiers des bailliages,
1 Voir les travaux de M. de Beaurepaire
pourla Normandie, de MM. Quantin, Fayet,
Brodier pour l’Yonne et la Haule-Marne.
2 Dans le diocese de Langres, il y avait un
bureau qui surveillail et recevait les institu
teurs. On exigeait : 1° qu’ils öussent un bail
avec la majorite des habitants; a° qu’ils eus-
sent du eure un cerlificat de bonne vie et reli—
gion; 3° qu’ils repondisseut convenablemenl
sur la lecture, t'ecrilure, le catechisme, le
plain-chant et l’arithmelique.
5 Pour la legislalion de l’instruction pri-
niaire depuis 1789, nous nous sommes beau
eoup servi de l’ouvrage intitule : Legislation
de l’instruction primaire en France depuis <78g
jusqu’ä nos jours, par M. Greard, inspecteur
general de 1’instruction publique, direcleur de
l’enseignement primaire du departement de la
Seine. 3 vol. 187/1. L’auteur prepare une in—
troduction qui fera connaitre pour la premiere
fois, avec detail, l’histoirede l’instruclion pri
maire avant 1789.