INSTRUCTION PR1MAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 445
cependant i'ien fait pour la repandre. Pour atteindre un resultat, il fallait
etre plus sense et plus modestedans ses pretentions. La loi du q/i novernbre
179Ö ddida qu’une ou plusieurs ecoles primaires seraient fondees par
canton, et que l’instituteur recevrait de la commune un logement, des
parents une rctribution annuelle dont le taux serait fixe par l’administra-
tion departementale et dont un quart des Cleves pourrait dre exempte.
Cette loi, aux prescriplions de laquelle manquait une sanction, ne ful
guere mieux executee que la precedente, et, au commencement du siede,
l’instruction primaire etait dans un dat plus facheux qu’en 1789. L’ex-
pulsion des prdres, la fermeture des doles congreganistes, les desordres
inseparables de la revolution et de la guerre, avaient fait beaucoup de
ruines, et, pour les reparer, rien n’avait de edifi4 sur les magnifiques
plans traces par les trois assemblees. « Dans les villes et dans les campagnes,
lc pauvre reste sans nulle instruction,» disait en l’an ix un prefet, et
presque tous les departements tenaient ou pouvaient tenir le meme lan-
g a g e ;
L’instruction secondaire etait moins maltraitd. Les ecoles centrales,
creees par decrct de la Convention en fevrier 1796, avaient prospere dans
quelques villes; dans le plus grand nombre, cependant, dies n’avaient ob-
tenu qu’un tr^s-mddiocre succes, et partout elles avaient plutöt le caractere
des cours libres que celui d’un Systeme bien lie d’enseigncment secondaire.
Le principal merite de leur programme etait d’avoir compris que, pour la
grande majorite de ceux qui reclament un enseignement secondaire, les
langues anciennes ont moins d’utilitd que les Sciences.
Dans renseignement superieur, la Convention dota la France de quelques
grandes institutions qui ont subsiste, telles que l’Ecole normale et l’Ins-
ti tut.
Instruction secondaire de 1800 ä i8ä8. — Sousle Consulat et sous l’Em-
pire, le temps des theories et des discours etait pass^; Bonaparte s’appli-
quait a r6organiser l’administration en combinant les principes de la
Revolution avec les tradilions administratives de l’ancien regime. L’ins
truction fut une de ses preoccupations; il pensa que les e.coles centrales
etaient condamnees par l’experience, et il les remplaja par les lycees 1 ,
dont l’organisation rappelait celle des anciens Colleges de plein exercice.
Le programme, s’inspirant des ecoles centrales et des Colleges, comprenait
des dudes litteraires fonddes principalement sur le latin , et des etudes
1 Le College Louis-ie-Grand avait subsiste
peudant toute la periode revolutionnaire sous
les noms de College Egalite et de Prytanee fran-
fais. Le lycee Napoleon (18o3), le lycee Bona
parte (i8o3), le lycee Charlemagne (i8o3),
etaient primilivement des ecoles cenlrales.