INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 447
Instruction primaire de 1800 d i8A8. — Si l’enseignement secondaire
n’avait [>as une base assez large, il avait ete du moins constitue par l’Em-
pire sur un fondement solide. II en etait tout autrement de l’instruction
primaire. La loi du 1" mai 1802 indiquait bien que l’instruction primaire
serait donn^e dans des ecoles Stabiles par les communes, et que les insti-
tuteurs, nommes par les maires, recevraientde la commune le logement,
des parents une retribution scolaire; mais aucune prescription imperieuse
n’obligeait les communes a se conformer ä cette regle renouvelee de la loi
de 1795. La plupart des communes rest^rent sourdes ä cette invitation.
L’empereur se souciait mediocrement de propager l’instruction primaire,
et la seule mention qu’il en ait faite dans une circonstance solennelle in-
dique clairement la mesure de sa sollicitude: «Le chef de l’Etat, ^crivait-
il de Varsovie, ne dedaigne pas d’etendre sa pensde sur le genrc d’ensei-
gnement qui convient aux classes inferieures de la societ6;» en 181t, il
ordonnait de veiller a ce que les maitres ne portassent pas leur enseigne-
ment au dcla des limites assignees, lire, ^crire et chiffrer. Aussi la somme
consacree par le budget a l’enseignement primaire n’^tait-elle que de
4,2 5o Francs, et l’on peut dire que le plus grand Service que Napoleon
ait rendu a cette branche de l’enseignement a et^, en 1810, de rappeier
lesFr&res. Pendant les Cent-Jours, les circonstances etaient tout autreset
le langage different. «Considerant, disait Napoleon, l’importance de l’ins-
truction primaire pour l’amelioration du sort de la societe, desiraut porter
cette partie de nos institutions a la hauteur des lumieres du siede » II
laut ajouter que Carnol etait alors son ministre. Mais les Cent-Jours pas-
s?>rent vite; le ddcret qui cr^ait ä Paris la premiere ecole normale primaire,
et qui avait motiv^ cette giinereuse ddclaration, ne regut pas d’application,
et, en 181 5, pres des deux tiers des conscrits se trouvaient encore entie-
roment illettrds.
Sous la Restauration, 1’instruction primaire resta une des grandes ques-
lions ä l’ordre du jour et une des preoccupations du Gouvernement. La
Socidle pour l’encouragement de l’instruction ^ldmentaire avait et4 fondee
en 181 4, avant les Cent-Jours, par des hommes de bien qui avaient ap-
[irecie en Angleterre les avantages de la mdhode d’enseignement inutuel,
et qui se proposaient de la repandre en France. Ingdnieuse methode, en
effet, qui, transformant les el^ves les plus instruits en moniteurs, en fail
en quelque sorte les echos du maitre, et pennet a celui-ci de transmettre
ses connaissances a une classe tres-nombreuses, tout en ne donnant direc-
tement de legons qu’a une petite elite; peu de maitres suffisaient a une
täche sous laquelle, sans ce secours, ils auraient succombe. A une epoque
ou l’on avait peu d’ecoles et peu d’argent, l’introduction de cette methode