EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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etait un bienfait. Mais eile etait apporlee d’un pays protestant par des 1 ibe—
raux, et eile etait completement differente de la methode de l’enseigne-
ment simultane que suivaient les freres. De pari et d’autre, on fit d’une
question purement pedagogique une question politique, et Fon apporta
dans le debat Fanimosit^ qui divisait les parfis. L’enseignement ne tira pas
tont le profit qu’une emulation tnoins passionn^e aurait pu produire,
parce qu’au lieu de s’occuper exclusivement ä repandre sa propre methode
et a concourir des deux rotes au meme bien par des moyens divers, cba-
cun prenait autant de peine ä decrier ou entraver la methode rivale qu’ä
pröner la sienne.
La Restauration, qui avait d’abord resolu de supprimer FUniversite,
avait, apres les Cent-Jours, compris quelle faisait un acte t&neraire, et,
sans se prononcer defmitivement, eile avait laisse subsister Finstitution
imperiale en la plagantsous la dirertion d’une Commission de l’instruction
publique qui exercait les fonctions du Conseil, et qui reprit officiellement,
en 1820, le titre de Conseil royal. L’illustre Royer-Collard etait ä la tete
de cette commission, et c’est a lui qu’est due la memorable ordonnance
du 29 f^vrier 1816 b Le roi y parlait en ces termes : Nous efant fait
rendre compte de l’etat actuel de l’instruction du peuple des villes et
des campagnes dans notre royaume, nous avons reconnu qu’il manque,
dans les uns et dans les autres, un tres-grand nombre d’ecoles, que les
ecoles existantes sont susceptibies d’ameliorations importantes. Persuad^
qu’un des grands avantages que nous puissions procurer a nos sujets est
une instruction convenable ä leurs conditions respectives; que cette ins-
truction, surtout lorsqu’elle est fondee sur les veritables principes de la
religion et de la morale, est non-seulement une des sources les plus fe-
condes de la prosperite publique, mais qu’elle contribue au hon ordre de
la societe.... 55
II j ustifiait ces nobles paroles en instituant des comites cantonaux cbar-
ges de surveiller Fenseignement primaire, en dciclarant que toute commune
devait aviser ä avoir une ecole, et que tout instituteur, lalque ou congre-
ganiste, devait <ffre muni d’un brevet de ca pari le d^livre, apres examen,
sous Fautorite du recteur. Dans le budget, il inscrivait une somme de
50,000 francs pour acheter des livres aux ecoles, et Fannee suivante
(ord. du 22 juillet 1817), il creaitles premieres ecoles normales, sous le
1 Diverses mesures utiles sont dues a cette
commission : — Creation de comites canlo-
naux. — Ponr etre instituteur, avoir brevet
de capacite apres examen de Tinspecteur ou
autre delegue du recteur. — Brevets de trois
degres. — Toule commune dovra aviser «i avoir
ecole... Toute association rcligieuse doit etre
autorisee. . . \h juin 1816 : «Ilsuffira, pour
obtenir le brevet de capacite du troisi&me
degre, de savoir bien lire, ecrire et chilTrer,
et d’elre en etat de l»ien montrer ces trois
cboses. n