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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
de la Rostauralion; 3,6yo cn i848; 3,71 5 en 18G5; en reunissanl los
ecoles de garjons et cclles de fdles, puLliques ou libres, dirigees par des
congreganistes, on a un total de 13,8g3 en 1865, de 18,692 en 1872.
Cependant, a l’epoque de la Revolution de 1848, le clerge n’a ete, de
la pari de la foule soulevee, victime d’aucune violence. Peut-on en dire
autant en 1871? Le mal dont nous souffrons a des racines profondes;
nous n’en guerirons pas la jeune generation en rendant l’ecole lai'que ou
congrega niste, mais nous le combattrons avec quelque succes en propa-
geant avec l’instruction le sentiment de la tolerance et du respect. Nous
pouvons etre assures que, chaque fois que, dans les regions superieures
de la socidhi, ces questions, sous une forme quelconque, sont soulevdes
par des debats passionnes, et que des mesures sont prises qui peuvent faire
croire a la violence ou a la persecution d’un cöte ou de l’autre, les haines
s’avivent dans les regions inferieures, et le resultat moral est presque tou-
jours oppose ;i celui qu’on se proposait d’atteindre.
Beaucoup deinandent la gratuite. Certains la croient bonne en eile—
meine; certains autres ne veulent pas qu’elle soit le privilege des ecoles
congreganistes, parce que les conseillers municipaux peuvent etre tentes
de se procurer le benefice de cette gratuite. Ce dernier argument me parait
un des plus solides qu’on puisse donner en faveur de la gratuite; car
il importe que la balance reste ögale. Onze conseils g^neraux l’avaient
demandec avant l’annee 1870. Pour repandre largement l’instruction
primaire, il faut depenser beaucoup, et, certes, l’Etat ne doit pas mar
chander le sacrifice, en songeant que l’argent qu’il depense de cette ma-
niere est le placement le plus avantageux qu’il puisse faire. Mais, pr^cise-
ment parce qu’il faut beaucoup d’argent, est-il prudent d’abandonner tout
ä coup une vingtaine de miliions provenant de la retribution scolaire, et de
faire retomber sur les communes, et plus probablement encore surl’Etat,
cette charge qui ne pese aujourd’hui que sur les parents capables de payer.
Si 20 miliions peuvent etre inscrits demain au cbapitre de l’instruction, ne
seront-ils pas rnieux employes ä ouvrir de nouvelles «icoles, a payer mieux
les instituteurs, en un mot a ameliorer, qu’a faire un simple changement
dans les roles de conlribution, sans amelioration sensible pour l’enseigne-
ment? Je ne crois pas, pour ma part, que la gratuite absolue puisse etre
profitable ä l’inslruction dans l’dtat actuel de notre pays. Mais, si la retri
bution scolaire doit disparaltre, mieux vaut que ce soit peu a peu, par
l’action lente de la loi de 1867, que par une mesure generale et immediate.
L’obligation, repoussee par les uns comme une violation de la liberte
et comme un engin revolutionnaire, est reclamee par les autres comme le
palladi um de l’instruclion. C’est lui altribuer une vertu qu’elle n’a pas. Je
suis convaincu, apres avoir longuement reflechi, qu’elle ne constituc pas