EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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riere, il faut qu’ilsaient tous I’esprit developpe par une öducation large
ment liberale. L’etude des lettres ne doit pas etre le privilege du profes-
seur ou de l’avocat; eile est indispensable aux medecins; la Faculte de
medecine avait reclame contre le programme qui reduisait ses (itudiants
au seul baccalaureat es Sciences. Elle n’est gu^re moins utile ä l’ingenieur
ou ä l’officier, qui seront peut-etre appeles a occuper une grande position
et ä etre au nombre de ceux qui dirigeront les affaires de l’Etat. 11 importe
de tremper fortement l’elite de la soci^t^ dans les etudes classiques, en
donnant a tous une forte instruction primaire comme base, en s’appli-
quant, pendant toute la dur^e de l’education, ii developper l’intelligence
par l’intuition des choses, par le sentiment du beau, par la rectitude du
jugement plus que par Feffort de la memoire, en ne laissant pas ignorer
les elements des Sciences a ceux qui s’occuperontparticulerement de lettres,
et en insistant sur les grandes theories scientifiques avec ceux qui s’adon-
nent particulierement aux Sciences.
Les Etudes classiques ont-elles la meilleure direction qu’on puisse de'si-
rer pour atteindre cebut, et faisons-nous dans nos lyc^es et Colleges le plus
fruclueux emploi des anmies pendant lesquelles la jeunesse nous est con-
fiee? Beaucoup de bons esprits liors de l’Universite et dans l’Universite en
doutent. Deux ouvrages importants, publitis depuis 1867, ont attirti par
ticulierement l’attention du public sur ces graves questions de ptidagogie,
trop peu etudiees pour elle-meme et trop souvent tranchees sous l’influence
de la politique: Quelques mots sur Vinstructionpublique en France, par M. Breal,
qui a compare avec beaucoup de sagacite, et quelquefois peut-etre avec
un peu trop de complaisance pour les ecoles d’outre-Rhin, les m^thodes
franpaises et allemandes; La Reforme de l’enseignement secondaire, ouvrage
dans lequel M. J. Simon a expose surtout les modifications qu’il a tente ou
projele de faire dans les programmes universitaires 1 .
Les langues vivantes ont ete tres-longtemps negligees: c’etait une des
1 Je dois citer aussi divers arlicles de MM. Ja-
net et Boissier dans la Revue des Deux-Mondes;
Lafamilleet l’education en France, par M. Ban
drillart, membre de ITnslitut (1876); De la
necessite de rejormer Venseignement secondaire
en France (1872), par M. Pinot, aujourd’hni
directeur de i’ecole superieure de commerce de
Lyon, qui demande une transformation radicale
de la methode comme du but de l’instruction
secondaire; la brochure La double Version con-
tinue, publide en 1871 parM.Belot, dansla-
quelle l’auteurproposedesubstituerauxdevoirs
ecrilsune explication suivie etraisonneedesbons
auleurs; la brochure de M. Deltour intitulee
Lettre ä M. Cuvillier-Fleury (1S79); Du pro
gramme de l’enseignemen t secondaire, pa r A. Wei 1
(1879); Projet d’une riforme dans les etudes
classiques, par M. Dugit; Projet de fondation
d’un College libre, par M. Andre; La part des
Sciences dans Venseignement classique, par A. Du-
paigne (187/1); Projet de reforme dans l'en-
seignemenl des langues anciennes, par M.Thery
(1872), et, ännedaleplusancienne, ies Lettres
sur l’etiseignement des Colleges en France, par
M. Clavel (185g), et Des institutions d’inslruc-
lion publique en France, parM. Cournot (1864).