EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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ä treize aus est, d’apres le recensement de 1872, de d,5oo,ooo, tandis
que la statistique scolaire accuse la presence de h,722,000 eleves. D’ou
vient ce singulier excedant, au moment meme oü l’on se plaint que nos
ecoles ne soient pas assez frequentees? Nous l’avions dejä signale en 1867
dans notre Histoire des classes ouvrieres. II vient, en partie, du zele exagere
de ceux qui recueillent los cliilTres et se plaisent quelquefois a les grossir,
en partie de Linieret des communes, trop portees ä inscrire facilement au
commencement de cliaque annee des eleves graluits qui ne font qu’une
courte apparition dans l’ecole. La statistique de plus d’un peuple est en-
tachee de ce defaut L C’est seulement en publiant regulierement des rap-
ports qu’on habitue le personnel des fonctionnaires ä ce genre de travail,
qu’on evcille la critique, qu’on rectifie les erreurs et qu’on arrive peu ä
peu d’une statistique mediocre ä une statistique assez satisfaisante. M. Duruy
avait donne l’exemple en publiant, pendant son ministere, trois volumes
de statistique pour les trois degres de l’enseignement, avec plusieurs an-
nexes 2 . II est regrettable qu’on ne l’ait pas suivi; le travail aurait gagne
avec le temps. Une publication, moins etendue et moins coüteuse que
celle de 1863-66 , pourrait peut-etre etre facilement annexee au Bulletin
administratif ou ä l’Annuaire de l’instruction publique.
Dans l’etat actuel de nos connaissances, il serait temeraire d’indiquer
combien d’enfanls ecbappent encorc ii l’ecole. Les ecoles sont plus nom-
breuses et plus peuplees qu’autrefois, et nous avons fait des progres qui,
sous ce rapport, nous rapprochent dubut: c’est un fait incontestable. Mais
il est incontestable aussi que bien des enfants n’ont jamais mis le pied dans
une ecole, et que, parmi ceux qui y mettent le pied, il y en a beaucoup
dont la frequentation est trop irr^guliere pour qu’on en puisse esperer un
resultat: voilä ce qu’on peut affirmer. On peut dire en outre que, lorsque
nous serons parvenus a les faire tous passer par l’ecole, il nous reslera a
les y retenir, comme d’autres peuples, au dela de onze et douze ans.
1 La premiere stalistique de l’instruction
primaire de l’Autriclie, pour 1870-71, faite
avec soin par M. Scliimmer, secretaire de la
direction de la statistique administrative, a
conslate qu’en Autriche on avait fait jusque-la
une exageration du meme genre.
2 Ces volumes sont : Statistique de l’ins-
truclion primaire pour l’annee 1863 ; Etat de
l’enseignement primaire en 1864 ; Statistique
de l’inslruction primaire en 1866; [legre
d'inslruclion des adultes; Statistique des cours
d’adultes pour 1866-1867; Statistique de l’en-
seignemenl secondaire en 1865; Statistique de
Tenseignement superieur en 1865-1868. Les
difliculles qu’il fallut surmonter alors et les
imperfections inseparables d’un premier tra
vail aussi elendu ne doivent pas arreter l’ad-
xninistration.
M. Manier a publie des cartes instructives,
comme le sont en general les carles slalis-
tiqucs, et une statistique de rinstruclion pri
maire; mais l’ceuvre d’un particulier en pa-
reille matiere releve des documents officiels et
ne saurait suppleer ä leur insutTisance. AL Ma
nier a on grande partie l eproduit la statistique
oflicielle de i863.