INSTRUCTION PRIMA1RE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 475
commerciale, il faudräit preparer 3 ou 4jeunes gens pour ces carrieres,
et, par consequent, avoir 3 ou k jeunes gens au lieu d’uu dans les ecoles
secondaires. Quelque peu de precision qu’aient necessairement de pareils
calculs, il est certain que nous sommes bien loin du compte : c’est le fait
que nous voulions mettre en lumiere. Parce que les Aliemands ont autant
de progres que nous a faire sous ce rapport, ce n’est pas une raison pour
nous contenter de Fetat present.
Le rapport des deux enseignements et des deux besoins auxquels ils re-
pondent montre que la lacune a combler est beaucoup plus grande d’un
cöte que de l’autre. Sur un nombre de i3 millions 1/2 de personnes
classees comme ayant une profession ou une position sociale autre que
celle de domestiques, moins de 1 million 1/2 appartiennent aux positions
dites liberales, ministres du culte, officiers, fonctionnaires, medecins, avo-
cats, rentiers, etc.;le reste, c’est-ä-dire 88p. 0/0, appartient aux carrieres
industrielles, c’est-a-dire a l’agriculture, a rindustrie, au commerce, a
Farmte comme sous-olFiciei’s ou soldats. Sans doute, d’une part, Fecole
primaire suffit d’ordinaire aux simples soldats, et, d’autre part, un certain
nombre de ceux qui, dans la banque, le commerce, l’industrie ou l’agri-
culture, occuperont une haute position sociale, ont besoin d’avoir l’esprit
aussi ornd par une culture litt^raire et appartiennent a Fenseignement
secondaire classique; mais il reste au moins 7 5 p. 0/0, c’est-a-dire lestrois
quarts des jeunes gens, recevanl l’instruclion secondaire, aux besoins des-
quels Fenseignement industriel est le mieux adapte.
Que pouvons-nous conjecturer de la slatistique, tout imparfaite qu’elle
est, de notre instruction secondaire? Que loin d’etre la majorite, les eleves
de Fenseignement industriel ne forment guere, en France, que le tiers de
la population scolaire. Ils sont environ 5o,ooo; ils devraient etre plus de
390,000. Il faut donc s’appliquer plus encore a developper Fenseigne
ment industriel que Fenseignement classique.
Enseignement dit industriel ou secondaire spdcial. —- Cet enseignement in
dustriel doit etre plus modeste dans son but et plus simple dans ses moyens
que Fenseignement classique; il prend moins d’annees a des enfants press&s
d’entrer dans une carrierelucrative. 11 apour fondsprincipal, avec Fetude du
francais, de la geographie et d’une langue vivante, les principes «ilementaires
des Sciences, <5clair«5s et compl«ites par de nombreux exemples, par leurs ap-
plications les plus ordinaires a Fagriculture, a l’industrie et au commerce.
La theorie n’en saurait cependant pas 6tre absente, parce que la theorie
est le lil qui relie dans l’esprit les nations les unes aux autres; mais la