EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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Jury a recompens^ d’un cliplöme de meritc, et l’ing^nieux tableau du Sys
teme metrique de M. Linares, rentrent dans la meine cat^gorie. Dans une
^cole, il faut autant que possible parier aux veux. afin de penelrer jusqu’a
l’intelligence.
Parmi les tableaux destinds a l’enseignement prirnaire, nous avons re-
marque encore ceux de M. Deyrolle fds, oii les plantes et les animaux,
choisis avec discernement, sonttoujours representes de grandeur naturelle,
et sur lesquels sont meme colles les echantillons en nature de certains
objets, bois ou mineraux. L’Allemagne et l’Autridie dtalaient aussi en
grand nombre des tableaux d’bistoire naturelle, imprimes sur fond blanc
ou sur fond noir, compos^s en general d’une maniere intelligente. Mais
nous pouvons dire, sans crainte de nous laisser abuser par l’amour-propre
national, qu’une colleclion venue un peu tard a l’Exposition, mais admi-
ree de Tous ceux qui Font vue, la collection des cent tableaux d’Achille
Gomte, revue par M. Boequillon et editee par M. Masson, n’avail pas son
egale; eile est composee surtout en vue de Fenseignement secondaire et
meine superieur; l’enseignement prirnaire peut, en y faisant un choix
discret d’une vingtaine de tableaux, la mettre a la port^e de ses ecoles.
Mais la France ne pourrait pas se proposer comme un modele de l’en
seignement de l’histoire naturelle dans les petites ecoles. Elle parait inoins
avancee sur ce point que la Suisse, qui en fait une des matieres obliga-
toiresdc son programme, et meme que certaines parties de l’Autricbe, oii
des instituteurs donnent ä leurs eleves quelques notions d’agriculture et
de botanique, font des collections de graines, de planles ou des princi-
pales roches de la contree, composent des herbiers dont la confection est
un sujet de promenades et de causeries instructives : nous avons parle
d’herbiers de ce genre en Iraitant de la Suisse et de l’Autriche.
Ce ne sont encore que des efforls isol^s, plus isoles meine que l’etalage
d’iine exbibition publique ne porterait ä le croire. Jamais d’ailleurs dans
aucune ticole prirnaire du premier degre il ne pourra etre question d’in-
troduire un cours regulier de Sciences. Le seid but est de faire pemHrer
dans les campagnes quelques notions sur les grands phenomenes physiques
et sur les bonnes pratiques de culture, et d’eveiller dans l’esprit des en-
fants les mieux doues la curiosite et l’amour de la nature; ceux-ci pour-
raient y trouver plus tard, quelle que soit leur carriere, une honnete dis—
traction, et ils y gagneraient tout au moins l’habilude d’examiner les choses
de pres et de s’en rendre compte.
Nous ne nous dissimulons jias combien ce but est difficile a atteindre.
La premiere condition serait que nos maitres eussent le gout et le loisir
d’un pareil enseignement. On en trouve bien qui ont le zele de cet insti-