EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
des eleves a la population totale 1 (nombre des eleves par 100 habitants).
Afin de rendre ce rapport plus apparent et pour ainsi dire sensible aux
yeux, nous plafons cbaque nom d’Etat ä la hauteur qu’il oceupe verita-
blement sur l’echelle de proportion : c’est un procede quc les statisticiens
pourraient employer dans plus d’un cas.
2° Assur4ment il n’est pas moins utile de pouvoir se rendre compte
dans un pays civilise de l’etat et du progres de l’instruction que du mou-
vement du commerce et du nombre des condamnations. Gependant nous
avons, en France, chaque ann^e, ces derniers renseignements, et nous ne
poss^dons pas les premiers. Beaucoup d’Etats sont dans le meme cas : ce
n’est pas sur ceux-la qu’il faut se regier. La publication d’une statistique
annuelle a l’avantage de permettre aux administrations de dresser peu a peu
un 4tat plus exact, en habituant les employ^s ä ce travail difficile et en pro-
voquant les rectificationspar les critiques. Elle eclaire sur 1’elTet deja obtenu
par les mesures administratives et sur les mesures qu’il conviendrait de
prendre encore; eile permet de mesurer la marcbe du progres, de com-
parer les differentes parties d’une nation entre eiles et la nation tout en-
tiere avec les autres nations; eile devienl un avertissement et un aiguillon.
Les organisateurs de l’Exposition universelle de Vienne avaient demand£
que chaque Etat fournit une statistique de ses ecoles. Bien peu ont re-
pondu; le ternps manquait. Mais il serait desirable que tous les peuples
civilises, ayant pu se preparer depuis 1873, produisissent ce document ä
l’exposilion de Philadelphie. Quelques-uns ont deja commencd des publi-
cations de ce genre. En France, le directeur de Renseignement primaire
de la Seine prepare une statistique complete.
3° 11 existe entre la religion professee par un peuple et le developpement
de son instruction primaire un lien manifeste. Dans toutes les religions, les
ministres du culte, qui s’occupent surtout des besoins de l’äme, sont natu-
rellementportes asongerala culture intellectuelle; ils ont,en general, une
grande autorite pour fonder des ecoles, pour detcrminer les iamillesä y con-
duire leurs enfants, et meme quelquefois pour en imposer la frequentation.
Les protestants et les isradlites sontacet egard dans une condition plus avan-
tageuse que les catlioliques, que les grecs et surtout que les musulmans.
Les israelites forment presque partout de petites eglises, dont les membres
sont habitues ä se soutenir entre eux et surveillent leurs ecoles. Bien que le
1 Les nombres les plus incertains sont ac-
compagnes du signe ?. — U esl bon d’ajouler
que, les enfants au-dessous de quinze ans fre-
quenlant seuls les ecoles, la comparaison avec
la population totale esl favorable aux pays qui
ont beaucoup d’enfants proporlionnellement ä
Tensemble de leur population, et desavanla-
geuse ä ceux qui ont relativemenl le plus
d’ad ul les : la Trance esl dans ce derniei’