INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 509
jeune catholique ail a lire et a apprendre le caffichisme, Renseignement
de la religion qu’il professe est surtout oral; c’est par la parole du prelre
et par la confession qu’il regoit principalement sa foi et sa direction morale.
Les protestants ont absolument besoin que les fideles sachent Ure leslivres
saints, afin qu’ils y cherchent eux-memes la regle de leur foi et de leur
conduite; ils placent l’epoque de la premiere communion, et surtout celle
de la confirmation, ä un age plus avance que les catholiques, et le plus
souvent ils n’admeltent au second sacrement que ceux qui ont recu une
süffisante instruction primaire; or l’enfant reste a l’ecole, cbez les protes
tants comme cbez les catboliques, iusqu’a l’accomplissement de ses devoirs
religieux. Aussi le tableau montre-t-il que, sauf de rares exceptions, les
Etats qui comptent au inoins i5 ecoliers par 100 babitants sont en
totalite ou en majorite peuples de protestants; que dans la categorie des
Etats qui comptent moins de 10 ecoliers par 100 habitants, il n’y en a
pas qui soient protestants, mais que presque tous sont catholiques. II
montre aussi que les Etats de religion grecque viennent apres les Etats
catboliques, et que le plus avanc^ d’entre eux n’a que 5 1/2 dcoliers par
100 habitants; que dans les derniers rangs sont les deux Etats musul-
mans, qui ont 1 ou moins de 1 ecolier par 100 habitants.
II ne faut cependant pas regarder cette dilference comme une fatalite
pesant ä jamais sur la destinee de certaines nations. II y a seulement un sti-
mulant moins energique cbez les unes que cbez les aulres. Mais l’Algerie, le
bas Canada, les populations catboliques de l’Empire allemand, les departe-
ments du nord-est de la France, prouvent que les pays catholiques peuvent
s’elever aussi baut que les autres dans l’echelle generale de l’instruction.
Donc ils doivent s’efforcer de le faire, meme dans l’interet de la religion.
4° II existe un lien entre le devcloppcmenl de l’instruction primaire et
la race du peuple ou le climat sous lequel vit ce peuple. Au-dessous de
7 eleves par 100 habitants, on ne trouve, la Russie exceptde, que des
peuples babitant l’Europe meridionale ou les contrees de l’Amdrique situdes
non moins pres de l’Equateur que l’Europe meridionale.
Les Etats de l’Amffi'ique du Sud, meme ceux qui se sont developpes
dans des conditions politiques <i peu pres semblables, presenten! des
ditlerences qui accusent l’influence du climat. Dans la zone intertropi-
cale, on comple au plus 2 ecoliers par 100 habilants, et les statisticiens
regardent meme ce chiffre comme exagere pour le Mexique. Le Brdsil,
quoique moins agite par les revolutions que les republiques voisines, n’en
a que 1 i/4. Des qu’on entre dans la zone temperee australe, la proportion
se reffive, et Fon trouve 3 3/4 pour l’Uruguay, 4 pour le Chili, 5 pour la
Republique Argeutine.