524 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
i 9 0 11 s’en faut de beaucoup que le nombre des eleves de benseigne-
nieiit secondaire oITre en tont pays la meine proportion que le nombre
des eleves de l’enseignement primaire. Autrefois les societes policees don-
naient un grand däveloppement a leurs ecoles latines, lorsqu’elles s’occu-
paient encore fort peu de leurs petites ecoles. La France, avant 1789, en
fournit un exemple. On songeait aux classes supeneures et aux carneres
liberales; on s’inquietait mediocrement de Linstruction des masses. C’est,
connne nous l’avous dit, une sollicitude qui est un des caractercs de la civi-
lisation moderne. 11 y a des pays qui ont conserve ou qui ont pris le
cachet du passe; tels sont l’Italie, la Gräce, la Serbie, LEspagne meme,
cest-a-dire des contrees de l’Europe meridionale. Au contraire, dans les
pays nouveaux, l’attention s’est tout d’abord fixee sur Linstruction popu-
laire, et, quoique nous ne puissions pas faire exactement le depart des
deux enseignements, il est certain que les colonies d’Australie et les Etats-
Unis donnent proportionnellement un plus fort contingent au degre pri
maire qu’au degre secondaire. L’Algärie, dont la population europeenne
occupe dans les deux tableaux un rang egalement honorable, fait exception.
90° L’enseignement secondaire classique a, depuis longtemps, ses me-
thodes en France. Je crois qu’en somme il n’y donne pas des räsultats in-
ferieurs a ceux qu’on obtient dans les autres pays. 11 a d’ailleurs, dans tous
les pays de 1 Europe, un certain cachet de famille : l’etude des langues la-
linc et grecque en forme le principal fond. Les Etats-Unis, pays nouveau,
ont seuls un caractere tout a fait particulier. 11 n’y a pas d’etablissement
qui conduise Leleve de huit et de neuf ans jusqu’a dix-huit et plus ä travers
toute la serie de ses etudes; c’est apres becole de grammaire que d’ordinaire
011 passe dans la baute ecole latine. On a propose d’adopter en France un
Systeme analogue; une pareille entreprise serait tres-dillicile et la reussite
ne presenterait peut-etre aucun avantage. Mais il serait desirable que les
etudes latines fussent reportees des classes elementaires dans les classes de
grammaire, c’est-a-dire vers Läge de onze ä douze ans, et qu’elles fussent
precedees d’une solide inslruction primaire, laquelle manque ä nos colle-
giens. Cette simple reforme est-elle meine facile a realiser?
2 i° L’etude des langues anciennes et les exercices litteraires sont indis
pensables ä une education liberable : les pedagogues s’accordent ä le re-
connailre. Mais les exigences de la societe moderne ont suceessivement intro-
duit dans les programmes, outre les Sciences niathematiquss, les Sciences
pbysiques et naturelles, l’histoire, la geographie; aujourd’hui les langues
Vivantes veulcnt une place plus large. Les vieux Colleges anglais resistent
et maintiennent la tradition; les gymnases allemands ont cede davantage :
les langues vivantes y sont enseignees, et ä cote des gymnases se sont