INSTRUCTION PRIMA1RE ET INSTRUCTION SECONDAIRE. 525
fondEes les ecoles reelles. En France, oü le lycEe est demeurE le grand foyer
de l’instruction secondaire, les programmes ont successivement adniis les
matieres nouvelles; mais ils n’ont pas eu le pouvoir d’augmenter le nombre
des heures de la journee, et Finstruction classique se trouve aujourd’hui
quelque peu embarrassEe entre la quantite des choses a enseigner et Fobli-
gation d’insister sur les cboses principales, afin de cultiver vEritablement
l’intelligence. Des reformes ont ete proposEes pour resoudre le probleme.
Mais il est bien dilFicile de faire tout d’un coup de grandes reformes,
qni peuvent n’etrc que des expEriences hasardees, sur un corps aussi con-
siderable que Fensemble des lycees et Colleges. Les Etablissements prives
ont, a cet egard, une liberte d’allure et, dans certains cas, des chances de
succes beaucoup plus grandes. C’est ä eux qu’il appartient principalement
de faire les tentatives nouvelles : celles-ci pourront etre adoptees quand
eiles auront ete consacrees par Fexperience.
3 2° L’enseignement industriel que FAdministration francaise designe
sous le nom d’enseignement secondaire spEcial, les Allemands sous celui
d’Ecoles rEelles (Realschulen'), les AmEricains sous celui de bautes Ecoles
anglaises, est de crEation plus rEcenle. On peut dire d’une maniere gE-
nErale qu’il date de notre siede, quoique les premiers essais aient EtE faits
au siEcle dernier. II tEmoigne du besoin que les sociEtEs ont EprouvE, a
mesure que Findustrie et la richesse grandissaient, de donner a la classe
qui crEe cette richesse une instruction appropriEe a ses fonctions : plus
pratique et plus rapide que Finstruction classique, plus complete et plus
ElevEe que Finstruction primaire. Les langues rnortes en sont exclues ou
y sont relEguEes a Farriere-plan; les Sciences y occupent, avec les langues
vivantes, une place importante; les procEdEs de dEmonstration y sont plus
simples, et Fenseignemenl par les yeux y est frEquemment employE. G’esl
a la grande majoritE des individus de la classe moyenne, exerpant l’agri-
culture, Findustrie, le commerce, que ce genre d’enseignement s’adresse.
L’Allemagne a EtE la premiEre a lui donner une forme prEcise et ä mul-
tiplier les Ecoles rEelles. Aujourd’hui, un courant genEral pousse dans cette
direction les nations civilisEes; presque toutes fondent des Ecoles indus
trielles, la Russie, FAutricbe, FItalie, la Hongrie, la ßelgique avec ses
Ecoles moyennes, FAngleterre avec ses Ecoles modernes. II est a remar-
quer que les pays qui participent le moins au mouvement croissant du
commerce et de Findustrie, comme FEspagne, sont aussi ceux qui se prE-
occupent le moins d’adapter cette forme nouvelle a une partie de leur
enseignement secondaire.
La France, apres plusieurs tentatives, a donnE a cet enseignement une
regle et un point d’appui par la loi de i 865. Cette loi a produit des resul-