ai(i
E\POSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
tats; pas autant cependant qu’il serait dEsirable, parce que l’union dans
un meine Etablissement des deux enseignements, classique et industriel,
n’est pas favorable a ce dernier. Aussi la France, qui, proportionnellement
a sa population, compte presque autant d’Eleves dans l’enseignement clas
sique que l’Etnpire allemand (1 pour 36o habitants en France, 1 pour
335 habitants dans l’Empire allemand), en compte beaucoup moins dans
l’enseignement industriel (1 pour 720 habitants contre 1 pour 5oo).
11 importe, comme nous avons essaye de le demontrer, de ne pas dimi-
nuer le nombre des Eleves de l’enseignement classique; mais il faul aug-
inenter considerablement le nombre des eleves de l’enseigneinent industriel,
en multipliant les ecoles et en les plagant dans des conditions de prospe-
rite, parce qu’il y a beaucoup plus d’individus qui se destinent a vivre du
travail industriel qu’a entrer dans les carriEres liberales. La France doit,
non-seulement en vue du progres intellectuel de la nation, mais dans
1’intErEt particulier de sa ricbesse agricole, industrielle, commerciale, et
en vue de la concurrence que se font les nations sur les marches du monde,
se preoccuper tres-fortement de cette question.
Pour cet enseignement comme pour l’enseignement classique, il im
porte de former de bons professeurs : nous avons encore beaucoup a faire
a cet egard. Il est juste d’ajouter que, pour avoir de bons professeurs, il
faut leur offrir la perspective d’une carriere avantageuse; or, jusqu’ici,
dans nos lycees, nous leur faisons une condition inferieure, et, dans les
ecoles de Paris, nous les surchargeons de travail en leur imposant des
classes trop nombreuses.
2 3° Gonvient-ii d’orgauiser les Etablissements d’instruction secondaire
en internals ou en externats? L’externat a incontestablement la superio-
rite. D’une part, il permet a l’Etat ou a la commune de faire davantage,
parce que des ecoles d’externes entrainent moins de frais de premicre ins-
taliation et exigent une administration moins compliquee, et aussi parce
que tel savant, qui est un utile directeur, au point de vue pedagogique,
dans un externat, n’aurait peut-etre pas les qualitEs necessaires pour
reussir dans un internat. D’autre part, il evite les inconvenients de la vie
commune pour un grand nombre de jeunes gens, et supprime les difficul-
tes de l’Education en commun; il facilite l’heureux accordde la prEparation
a la vie par l’Education de famille et de l’initiation a la Science par l’emu-
lation. Les Allemands, les Anglais, les Suisses, les Americains preferent
l’externat. Pour les parents dont le domicile est eloigne, il se concilie avec
une Sorte d’internat de famille par le placement des jeunes gens cbez les
[irofesseurs ou cbez les habitants de la ville. Cette pratique existe dans
quelques localites en France, particulierement en llrelagne et a Paris;