INSTRUCTION PRIMAIRE ET INSTRUCTION SECONDAIRE.
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mais eile n’est qu’une rare exception. 11 fallt d’ailleurs, sur cette matiere,
tenir grand compte des habitudes et des conditions economiques d’une na-
tion. En France, les ecoles industrielles, qui se recrutent surtout parmi
les enfants du voisinage, se pretent mieux que les lycees ä l’externat. Ces
derniers, peupl^s de jeunes gens qui viennent de toutes les parties du
departement, de plus loin souvent, sans compter les boursiers qui viennent
de toute la France, ont besoin d’offrir aux parents la ressource de l’in-
ternal. Neanmoins je crois qu’il serait bon d’encourager les familles d’une
ville, surtout les familles de professeurs, a prendre aussi des jeunes
gens a demeure chez elles; mais, pour que les proviseurs pussent entrer
dans cette voie, il faudrait modifier tout le Systeme financier des lycees.
94° Les ecoles industrielles donnent une instruction generale; elles
preparent aux carrieres industrielles et non a teile industrie particuliere.
Cette branche de Torganisation pddagogique n’a son plein d4veloppement
et ne porle tous ses fruits que lorsque de l’^cole industrielle on peut passer
dans l’dcole technique ou professionnelle. Tous les dleves, sans doute, n’y
entrent pas; la majoritd, pressde de gagner son pain, aborde directement la
vie active du travail vers Tage de seize ou dix-buit ans, n’ayant pu francbir
que les deux premiers degres de Tinstruction, le primaire et le secondaire.
Mais il y a une minorite qui, ayant le loisir de se perfectionner, doit en
trouver les moyens dans des ecoles spöciales, ecoles de commerce, ecoles
d’agriculture, ecoles d’artset metiers, ecoles de mineurs, ecoles des beaux-
arts, etc. Nous en possedons en France; nous en devrions posseder da-
vantage.
Nous ne parlons pas ici des grandes ecoles speciales, comme 1 ’Ecole Po-
lylechnique ou YEcole Snint-Cyr, auxquels conduit Tenseignement classique :
il importe que des jeunes gens, dont plusieurs occuperont un jour des
postes tres-elev^s dans TFtat, aient retju Teducation liberale.
D’ailleurs nous n’insistons pas sur aucun genre d’enseignement tech
nique, parce que ces considerations nous conduiraient hors de notre su-
jet. Nous dirons seulement qu’il doit y avoir aussi des ecoles techniques
de degre inferieur, dans lesquelles on entre au sortir de l’dcole primaire
comme on entre dans les autres au sortir de i’dcole industrielle : elles se-
raient une pepiniere de bons ouvriers et de contre-maitres. Les fermes-dcoles
n’en donnent en France qu’une idee tres-imparfaite pour Tagriculture. Les
ecoles d’apprentissage repondraient mieux a ce besoin. En Allemagne et
en Autricbe, il existe deja en ce genre un assez grand nombre d’dcoles
d’agriculture pratique et d’ecoles industrielles (Gewerbeschule).
Nous craindrions de paraitre demander des choses impossibles, si nous
ne nous appuyions sur les faits accomplis chez d’autres nations. 11 ne laut