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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
cependanl pas perdre de vue que, durant le xix" siede, la Science cl l’in-
dustrie ont contracle une alliance qui, avec les annees, devient plus intime,
qu’il faut que l’industriel connaisse ceux des secrets de la Science qui sont
devenus les procedes de son travail, et que, par consequent, il est neces-
saire de l’instruire. C’est, nous l’avons dit, une des conditions de la civili-
sation moderne. II laut non pas la subir, mais l’accepter avec empresse-
ment et reconnaissance; car eile est un signe evident du progres que
1’homme a fait dans l’art de dominer la matiere, et le d^veloppement de
l’instruction professionnelle conduira infailliblement a d’autres progres du
meine genre, en meine temps qu’elle elevera le niveau moyen des in teil i-
gences. II y a toujours profit pour la societe A ouvrir un cours ou une ecole
technique. Dans cette partie de l’ceuvre pedagogique, les communes et les
particuliers peuvent plus que l’Etat, parce que la diversite et la liberte
sont l’essence de cet enseignement. Les <5coles de commerce, recemment
fondees en France, le prouvent, et sont elles-memes d’un bon augure
pour les creations de l’avenir.
2 5° L’instruction des fcmmes appelle aussi aujourd’hui beaucoup plus
qu’autrefois l’attention du pedagogue et du legislateur. De toul temps, il
y a eu des femmes savantes; mais la masse des fernmes restait presque
partout dans l’ignorance. On a compris qu’ii n’etait pas moins utile de
donner une instruction primaire a un sexe qu’a l’autre, et que, dans les
rangs inferieurs de la societd, la me re de famille n’en avait pas moins
besoin que l’ouvrier. 11 y a aujourd’hui des pays ou les femmes sont a
tres-peu pres les egales des hommes a cet egard : ce sont ceux ou l’ins-
truction primaire est le plus avancee. La France en fournit un exemple
dans nos departements du nord-est, qui occupent les premiers rangs
par l’instruction generale de leur population, et oü les femmes sont
presque aussi instruites que les hommes. Aux Etats-Unis, le sexe feminin
a meine a cet egard le pas sur le sexe masculin. Il est digne de remarque
que les pays ou l’instruction generale est le plus arri^ree sont aussi ceux
ou le nombre des filles qui frequentent les öcoles est le moindre relative-
ment au nombre des garfons : l’Espagne, l’Ilalie, la Grece, l’Amerique
du Sud, et plus encore les Etats musulmans, t&noignent de ce fait. La
France leur est bien superieure, et sa Situation s’est m4me a cet egard
notablement amelioree depuis 1867; eile comptc ccpendant encore 8
pour 100 de plus d’illettres parmi les fernmes que parmi les hommes.
Les femmes doivent, coinme les hommes, recevoir une instruction se-
condaire appropriee a leurs fonctions dans la vie sociale. De ce c6t4, eiles
sont, en France et dans la plupart des pays, les Etats-Unis exceptes,
moins bien partagees que pour l’instruclion primaire. Mais on comprend