TRAVAUX DU GENIE CIVIL.
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nous avons suppose que la piece a eprouver sei'ait percee elle-meme de
deux trous. En realite, on evite celte deterioralion en fixant ä la piece,
par nn simple serrage, deux elriers qui deviennent solidaires avec eile et
sur lesquels on applique l’appareil.
M. Dupuy a deja fait un grand nombre d’experiences. Mais, dans la
notice qu’il a fournie pour l’Expositon de Vienne, une seule esl mentionrnie.
En operant sur une poutre ä treillis croise a 45 degres et a hauteur
constanle, il aconstate, d’une part, que les cffels produits sur les barres
du treillis etaient a peine la nxoitie de ceux donnes par les formules liabi-
tuellement employees, et, d’autre part, que, verslemilieu dela poutre, les
barres dirigees de haut en bas vers les points d’appui etaient tendues, et
celles inverses comprimees, tandis que ce devrait etrele contraire d’apres
les calculs, leis qu’on les l'ait ordinairement.
Pour expliquer cette derniere contradiction, il faudrait connailre
quelles etaient les ditncnsions et les dispositions de detail de la poutre, si
la charge d’epreuve etait placke au-dessus ou au-dessous, etc. Mais l’ano-
malie signalde ne prouverait pas l’inexactitude de la theorie approximative
dont on se contente gen6ralement, mais tout au plus son insudisance en
certains cas. Les deductions qu’on tire de cette theorie sont necessairement
dependantes des hypotheses sur lesquelles eile repose.
On suppose, par exemple, qu’eu egard a la flexion extremement petile
que les poulres metalliques eprouvent avec les limites restreinles quon
assigne aux efforts de tension et de compression, tous leurs Elements
conservent leurs positions relatives, et que les forces elastiques, dans les
barres du treillis du moins, sont dirigdes suivant leurs axes longitu-
dinaux, comme si dies etaient articulees a leurs points d’assemblages
avec les plates-bandes ou longerons. Cette double hypotbese n’est dvidem-
ment pas rigoureusemcnt conforme a la realite, et, en l’adoptant, on ne
tient cornpte ni de la deformation de la poutre, ni de la rigidite des
assemhlages. Or ce sont la deux faits qui sont de nature a mettre les
resultats des calculs en defaut. Dans des poutres d’une faihlc hauteur,
l’inllucnce de la rigidite des assemhlages sur 1c travail du treillis peut
elrc tres-sensible, et eile est necessairement heaucoup plus marquee que
dans les poutres de grandes dimensions. On comprend encore que, par
suite de la deformation d’une poutre rectangulaire posee sur deux ap-
puis, le rapprochement des extremites de la plate-bande superieurc
arnene le rapprochement des deux plates-bandes vers le milieu de la
poutre, et que, dans cette partie centrale, les barres du treillis qui, dans
i’hypothese de la non-deformation, doivenl etre etirees, soient comprimees
en l'ait, alors surtout que la poutre est chargee en dessus.