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E\POSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
en faisanl connailre les prinripaux prodnits ein 1’agriculture, des mines,
de Findustrie, l’elat des voies de communication et du commerce, celui de
la population, «saus jamais se perdre dans les details de la statistique.»
«Les programmes, ainsi <jue ln rappelle la circulaire du 17 aout 1874,
insistent sur la necessite de decrire les grands phenomenes de la nature
et de laire connaltre les productions caract^ristiques des contrees, la ri-
cliesse des Etats et leur Organisation politique.» En effet, ce n’est pas
en visant a apprendre beaucoup de noms propres, c’est en rendant un
compte exact des faits et en faisant comprendre la relation des choses
entre eiles, qu’on forme Fesprit et que la geograpbie devient un des exer-
cices propres a contribuer au developpement des intelligences dans un
enseignement classique.
«Pour atteindre ce but, il importe, dans l’enseignement el^mentaire, de
decrire avec soin les choses, de les metlre, s’il est possible, sous les yeux
de l’enfant, ou du moins de lui en faire voir une image saisissante, afin
de faire une impression durable en frappant ses yeux. Dans un enseigne-
ment plus eleve, il faut remonter jusqu’aux causes pour faire comprendre
les efl'ets. Combien mieux ne se figure-t-on pas le relief d’une contree,
lorsqu’on a sous les yeux une carte geologique et que Fon possede quel
ques notions sur la formation des terrains et sur les soulevements succes-
sifs! Combien la connaissance de la permeabilite ou de Fimpermeabilite
d’un sol n’aide-t-elle pas ä se rendre compte du regime des eaux! Com
bien la meteorologie n’ouvre-t-ellc pas d’apercus interessant« sur Fabon-
dance ou la rarete de ces eaux que Je sol absorbe ou qu’il laisse glisser
sur sa surface!
«L’oeuvre de la nature, est une des faces de la geograpbie; Fautre face
appartient a l’bomme. C’est l’homme qui, sur le sol qu’il a occupe, batit
ses demeures, trace ses routes, cultive les champs, exploite les mines,
eleve ses fabriques, exerce le commerce et cree la richesse. Cette ricbesse
est liee par d’intimes relations avec la nature du sol et du climat : une
grande civilisation ne pourrait pas se developper dans le Sahara; sur les
terrains bouillers, presque deserts il y a deux cents ans, se pressent au-
jourd’hui les grandes industries et les populations. Il importe de faire
comprendre ces relations et mille autres encore, corame celles qui existent
entre la Constitution geologique, Faltitude des terrains et le mode de cul-
ture, entre la direction des eaux et celle des voies de commerce. Si l’homme
est Fartisan de la ricbesse et si la plus grande part lui revient dans Foeuvre
de la creation economique, Fartisan a besoin de la matiere pour travailler,
et presque toujours la direction qu’il donne a son aclivite est en rapporl
avec les conditions du sol sur lequel il vit. M. Ehe de Beaumont Fa dit