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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
bibliotheques en France n’est qu’une des bienfaisantes consequences de
cette creation, et ce n’estpas la plus importante.» Notre Ecole d’Atbenes,
cette Institution francaise sur le sol etranger, completait cet ensembie. En
meine temps que son Bulletin, eile avait donne les rapports que la Com
mission de l’Ecole adresse a l’Academie des inscriptions et belles-lettres,
pour la tenir au courant desbeaux travaux d’epigraphie entrepris et pour-
suivis en Grece par nos hellenistes.
Si Ton veut se rendre comple des ameliorations apportees depuis 1867
a la condition de notre enseignement en France, et si l’on parcourt a cet
effet les divers documents group^s par le Ministere, on verra qu’il n’y
a d’autres faits ä signaler que les reformes tentees par deux ministres,
M. Victor Duruy et M. Jules Simon, les seuls qui, par des actes, aient
laiss4 le Souvenir de leur passage aux affaires. Nous n’avons rien ä dire ici
de M. Jules Simon. Dans ses programmes et dans ses circulaires, il asur-
tout vis£ l’enseignement secondaire, laissant l’enseignement superieur, a
peu de chose pres 1 , dans l’etat ou il l’avait trouvd. Nous passerons egale-
ment sous silence tout ce qui, dans l’ceuvre de M. Duruy, se rapporte ä la
creation de ce fameux Enseignement special, si discute il y a quelques annees,
et qui, dans la pensee de son auteur, devait correspondre aux Realschulen
d’Allemagne. Nous insisterons plutot sur les Conferences ou cours litte-
raires et scienlifiques, dont M. Duruy a favorise le developpement parcer-
taines mesures.
On se rappelle surtout les soir^es de la Sorbonne, dont les amphith^a-
tres furent pendant plusieurs hivers envahis par une foule biganAe, qui
venait chercher la une diversion a des plaisirs d’un tout autre genre. La
mode, c’est tout dire, avait consacre ces s^ances, qui plaisaient fort aux
dames, et quifaisaient ä l’Opera, comme aux autres theätres, une veritable
concurrence. Jamais lasociete parisienne n’avait parusi avide d’instruction.
On assistait par semaine a une lecon litteraire et a une lefon scientifique,
accompagnee d’expöriences; cette derniere avait toutes les faveurs du pu
blic. Le professeur, connaissant l’auditoire auquel il avait affaire, parlait
en consequence, pr^occupe surtout de distraire et d’amuser. Il n’y avait
donc la, pas plus pour lui que pour son public, les elements d’un ensei
gnement vO’itablement scientifique.
Tout cela ne serait rien, s’il ^tait possible de ne voir dans les soir^es
litteraires et scientifiques de la Sorbonne qu’un fait isole;mais le malheur
veut qu’en France toutes les Conferences, meine celles qui appartiennent
a l’ordre le plus elevA, soient ainsi comprises. On ne peut attendre d’elles
1 II faut cependant citer, parmi les mesures rieur, 1c nouveau regiement du College de
prises dans l’inleret de Tenseignement supe- France.