592 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
des Organes veritables de l’enseignement superieur. De loutes les concep-
lions du ministre dont nous rappelons ici les travaux, c’est peut-etre cclle
qm a rencontre le plus de faveur et qui a le mieux reussi; ce n’est pour-
tant pas la meillcure. Heureusement pour lui, M. Duruy possede d’autres
titres ä la reconnaissance des personnes qu’inqui&ait et qu’inquiete encorc
letat de notre haut enseignement. La fondation de chaires nouvelles, la
rdorganisation de l’Observatoire, l’augmentation du credit affecte aux bi-
bhotheques, sont des temoignages de sa louable activite et de sa sollicitude
pour les grands interets dont nous parlons. Mais il est une crealion autre-
ment importante, a laquelle son Souvenir restera attache, et qui est, a
notre avis, de toutes ses ceuvres la moins discutable. Nous voulons parier
de l’Ecole pratique des bautes etudes. Celte belle instilution, qui remonte
a quelques anmies seulement, rdpond en tous points ä l’idee que presque
tous les hommes eclaires se font de l’enseignement superieur et de la mis-
sion elevee qu’il doit remplir dans une societe comme la nötre. Depuis la
date de sa fondation, eile a toujours progrcsse en s’appuyant sur les resul-
tats que lui fournissait une experience de chaque jour, et eile peut, dans
le present, plus encore dans lavenir, rendre les Services les plus signales.
Comme il sagit dun etablissement de dale recente, nouveau dans notre
Systeme d’instruction, imparfaitement connu de beaucoup de personnes,
et honore d un diplöme dhonneur par le Jury de l’Exposition, il nous ap-
partient de donner ici tous les details qui se rapportent a son Organisation
et a son fonctionnemcnt.
Dans le rapport qu’il adressait k l’empereur au sujet de cette creation
nouvelle, M. Duruy mettait en lumiere les lacunes qui existent dans notre
enseignement superieur, par suite de l’organisalion incomplete de certaines
de nos facultes. Tout a l’lieure, a propos des Conferences, nous en avons
dit un mot en passant. Les maitres s’adressent a un public qui varie a
chaque lefon, et que rebuterait l’aridite d’exercices purement didacliques.
De la la necessite de donner a ces lecons, qu’onvient ecouter pendant une
heure, en maniere de passe-temps, une forme litteraire tres-^tudiee, qui
n’est guere en harmonie avec des recherches patientes et difficiles. M. Du-
ruy considere pourtant que le temps consacre par les professeurs a ce tra-
vail n est pas du temps perdu. Il voit la un service considerable rendu au
pays, et demande qu a ce titre rien ne soit change au Systeme en vigueur.
«Que nos facultes des lettres, dit-il, continuent donc d’appelera elles de
nombreux auditeurs, mais donnons-leur aussi le moven de retenir aupres
de leurs chaires et de former de veritables eleves. L’enseignement s’adres-
sant a ces derniers changera de caraclere. Leleve, en effet, ne demande
pas, comme 1 auditeur de passage, qu’on l’emeuve el qu’on lui plaise, mais