ENSEIGNEMENT SUPERIEUR. 613
survenus dans le niveau des fleuves et des rivieres, et la physionomie gdne-
rale du temps. En France, nousne connaissons pas encorecette abondance
d’observations; cette inferiorite provient de la Situation meme del’Europe,
divisde en plusieurs Etats independants, qui ne mettent pas une ardeur süffi
sante a se faire part du resultat de leurs observations. II y a quelques annees,
l’Observatoire de Paris, gräce a M. Le Verrier, obtint pourtant des divers
Gouvernements (ä fexception d’un seul, l’Allemagne) la communication
des nouvelles meteorologiques, que le telegraphe envoyait chaque jour
des stations du continent europeen. C’est en les rapprochant les unes des
autres et en les comparant qu’il publie son bulletin quotidien, au moven
d’une carte muette, sur laquelle sont tracees des lignes passant par les
points oü Ton constate la meme pression barometrique, corrigee parl’effet
de la temperature et de l’altitude, c’est-ä-dire ramen^e ä la temperature
de zero et au niveau de la mer. Ces lignes, appelees isobaromäriques ou iso-
barres, parlent aux yeux et fournissent de precieuses indications sur l’etat
general de l’atmosphere. La collection de ces cartes et de plusieurs autres
relatives a la direction des orages, ä la distribution de la pluie, forme
1 'Atlas mäeorologique annuel, et les elements de ce travail sont fournis chaque
jour par les commissions scientifiques departementales qui fonctionnent
avec regularitd depuis 1864. En compulsant cet Atlas, on a sous les yeux
les differences climaleriques qui engendrent la di versitz des cultures de
notre sol; on peut ainsi noter dans quelles proportions varient d’une annee
ä l’autre les quantitds de chaleur ou de pluie mises ä la disposition des
plantes, et 1’influence que ces conditions exercent sur la qualite et le ren-
dement des recoltes; on n’y saurait trouver des prddictions d’almanachs,
car la prdvision du temps a longue echeance est un terrain peu solide
encore, sur lequel il estprudent de ne pas s’aventurer. Nos physiciens de
l’Observatoire donnent sur ce point l’exemple d’une sage reserve, en se
bornant a signaler chaque jour, pour les vingt-quatre beures qui vont
suivre, la direction et la force moyennes du vent sur l’etendue de notre
littoral. 11 convient de les imiter, ce qui n’empeche pas de chercher a
mieux utiliser ses connaissances pratiques sur les signes du temps. C’est
par de telles etudes qu’on est arrive ä ddcouvrir la solulion partielle de
quelques problemes, au grand avantage de notre agriculture, de notre
navigation et de notre commerce.
Les observations meteorologiques des d^partements sont donc les
dlements essentiels de la climatologie franfaise. Elles exigent du soin et
de la regularite plutöt encore qu’un grand nombre d’instruments. A l’ex-
ception de deux ou trois d’entre eux, les modeles qui figurent ä Vienne, et
que nous allons decrire, forment le mobilier indispensable ä tont obser-