ENSEIGNEMENT SUPERIEUR. 627
Sciences, qui forment annuellement deux volumes in-4°; le Journal de ma-
thematiques pures et appliquees, de M. Liouville; les Annales scientifiques de
l’Ecole normale superieurc; le Bulletin des Sciences mathematiques et astrono-
mtques, de MM. Darboux et Houel; les Annales de l’Observatoire de Paris,
de M. Le Verrier; le Bulletin de la Societe francaise de photographie, etc. etc.
Mais son veritable titre de gloire est la reimpression des ceuvres du grand
geometre Lagrange, publiee par les soins de M. Serret, sous les auspices
du Ministre de l’instruction publique.
Les anciennes editions de Lagrange devenaient rares, la collection coni-
plete de ses ouvrages etait surtout presque introuvable. De plus, par la
mauvaise disposition typographique des calculs, par le grand nombre de
faules qui s’y dtaient gliss<5es, la lecture de Lagrange devenait un veritable
labeur, presque impossible meine, si l’on ne refaisait a la main tous les
calculs.
La decision prise par le Ministre a dte dans le monde savant saluee
d’une approbation unanime, surtout lorsqu’on a pu constater de quelle
maniere ses ordres avaient dtd execut^s.
L’Äcad^mie des Sciences, ä sa s<5ance du i cr juillet 1867, refutcommu
nication du premier volume, lequel lui etait presente par un de ses mern-
bres, M. Serret, celui-la meme qui avait recu mission de surveiller l’en-
semble de la publication. Sa baute Situation dans le monde scientifique le
rendait plus qu aucun aulre digne de mener a bien cette longue et gran
diose entreprise; longue et grandiose, car les ceuvres completes de La
grange formeront sept volumes in-folio, et, pour quiconque est initie aux
details de l’impression d’un ouvrage de matbematiques de cette importance,
on sait qu’il ne faut pas calculer par mois, rnais par ann^es, si Ton veut
assigner un terme a l’achevement de l’oeuvre.
M. Serret a revu avec une minutieuse attention les feuillets de l’^dition
primitive qui devaient servir de base ä sa reimpression, et sur les marges
de laquelle 011 apercoit un monde de rectifications. II a refait les calculs,
corrige les erreurs; de son cote, M. Gauthier-Villars mettait tout en ceuvre
pour atteindre une perfection typographique jusqu’alors inconnue, pour
faire de cette ceuvre un veritable inonument de l’art de rimprimeur au
xix e siede.
A l’Exposition de Vienne, il a perinis aux savants, aux typographes et
meme au public de se rendre compte de la difficulte de la tentative et de
la perfection de son travail, en mettant en regard dans sa vitrine le
tome VI de sa nouvelle edition, qui contient les Recherches sur la libration de la
Lunc et sur les inegalites des satellites de Jupiter, et le volume correspondant
de I Edition primitive. L’examen comparatif auquel 011 se livre pennet de