EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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reconnaitre les progres accomplis par l’editeur moderne. Le caractere
adopte pour l’impresslon generale du texte est d’une grande nettete, il
est elegant et surtout parfaitement lisihle, les minuscules francaises et
grecques sont Eines, ce qui ne les empecbe pas d’etre tres-saisissables ä
l’oeil, comme tous les autres signes usites dans les calculs. L’emploi de
larges blancs entre chaque ligne de calculs, qui se trouvent de la sorte
plus espaces, est excellent. Le regard ne risque plus de s’egarer et de
prendre une ligne pour une aulre. Le papier, enfin, est un fort papier a
3a möcanique, d’un bei aspect.
Dans cette edition nouvelle, qui peut prendre place a cöte des admi-
rables specimens de notre art typographique, göometres et matbemati-
ciens pourront sans fatigue lire les remarquables travaux de leur glorieux
predecesseur, et ne se verront plus, comme auparavant, dans l’obligation
de retablir eux-memes les calculs.
Nous ne saurions d’ailleurs, pour demontrer la valeur d’une pareille
publication, trouver un temoignage plus eclaire et plus aulorise que les
quelques lignes suivantes, extraites d’une lettre adressöe a M. Gauthier-
Villars, a l’occasion de l’Exposition de Vienne, par le savant M. Serret,
qui a surveille le travail:
«Les volumesdeja publies des OEuvres de Lagrange, dit-il, peuvent etre
regardes a bon droit comme une des plus belles productions de l’art de
l’imprimeur; aussi les geometres et les Connaisseurs en typograpbie sont-
ils unanimes dans leur admiration. Mais les personnes auxquelles le lan-
gage de l’analyse mathematique est moins familier ne peuvent guere se
rendre compte des difficultes vaincues et du talent dont vous avez fait
preuve en r4ussissanl, apres bien des tentatives infructueuses qui ne vous
ont jamais rebute, ä donncr aux formules du plus illustre de nos geo
metres la forme la plus elegante que puisse rever l’art moderne. Aussi ne
puis-je qu’applaudir de toutes mes forces a votre ingenieuso idee de
mettre le public en 4tat d’appiAcicr les dilficultes de l’oeuvre considerable
que vous avez entreprise, et qui, jel’espere, serabientöt conduite abonne
Ein. La simple comparaison du texte original avec l’edition nouvelle qui vous
fait tant d’honneur sera bien plus eloquente que le plus pompeux eloge.»
Les qualitös auxquelles nous venons de rendre hommage se retrouvent
dans les autres ouvrages publies par M. Gauthier-Villars, notamment dans
1’Analyse infinitesimale des courbes planes, parM. l’abbe Aoust, professeura la
Faculte des Sciences de Marseille.
Notons encore, parmi les ouvrages envoyes a Vienne, les trente-<|uatre
volumes des Annales de VObservatoire, de M. Le Verrier, dont dix de Me-
moires et vingt-quatre d’Observations; le Cours de physique, de M. Jarnin,