ENS EIGNE MENT SCPEIUEUR.
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Dans cel accroissement des forces de la nouvelle sociEtE, une notable
part revenait non-seulemenl au\ souscriptions des pliilliellones de France,
de Snisse, de ßelgique ou d’Angleterre, inais encore ä celles que les Hel-
lenes provoquaient dans leur pays et dans ceux ou ils s’etaient etablis.
Bon nombre d’entre eux ayant etudie a Paris faisaient parvenir au siege
de la sociEtE l’offrande de leurs concitoyens, tEmoignage de Tinteret
qu’inspiraient aux hEritiers de FhellEnisme antique les efforts tentEs pour
entretenir l’amour du grec en France.
Les points principaux d’ou sont venus ces preuves de Sympathie sont :
AthEnes, Constantinople, Londres et Marseille. Les Etablissements publics
d’Atbenes, la Banque, l’Universite, ont envoye leur souscription, et un
grand nombre de professeurs, de fonctionnaires, de negociants, ont suivi
cet exemple. Sur tous les points de Pempire Ottoman occupes par des
populations grecques, le mouvement hellenique est peut-Etre aussi accuse
que dans la Grece elle-meme. A Constantinople, notamment, la classe
lettree a fonde, en 1861, le Syllogos ou SociEtE littEraire, et, en 1869,
la SociEtE athEnicnne pour la diffusion des lettres grecques. Ces deux ins-
titutions sont dirigEes par des lettrEs et des savants hellEnes qui se sont
donnE la mission de repandre parmi leurs compatriotes, au moyen de lec-
tures et de confErences populaires, le gout et la culture de l’antique litte—
rature nationale, llsesperent par la arriver, avec le temps et une puissante
action de propagande, a combattre cet idiome informe et pauvre qu’on
appelle le grec moderne, et reconstiluer une vEritable langue grecque en
employant, non pas Fun des quatre dialectes principaux parlEs autrefois,
mais cette langue dite commune, dErivEe de l’Attique, qui, apres Alexandre,
devint le langage habituel des classes lettrees, tant que durerent la domi-
nation romaine et, aprEs eile, la pEriode byzantine.
La voie leur avait EtE tracEe par les bons Ecrivains du xviu® et du
xix° siede, tels que Thiotokis, Corai et ÖEconomos, dont on retrouve
l’influence dans les travaux publies par le Syllogos. Ils sont Ecrits dans
une langue nette, pure et correcte, qui ne se distingue plus de Fancienne
que par une allure plus libre, un accent plus moderne, et, enfin, par cer-
taines formes speciales et quelques differences de syntaxe et de style.
Toutes ces sociEtEs virent avec faveur Foeuvre entreprise a Paris, et,
sous Finspiration de M. Basiadis, FEminent president du Syllogos, dies
ont envoyE leur tribut a leur soeur parisienne. Le clergE, qui, pendant tout
le moyen age et jusqu’a notre epoque, a Ete le grand conservateur de la
tradition nationale, s’est associE au mouvement, et Fon a pu compter sur
FadhEsion du patriarche oecumEnique de Constantinople, chef de FEglise
orthodoxe, et de plusieurs membres du haut clergE. L’exemple a EtE suivi