ENSEICiNEMENT SUPER1EUR.
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lettres. favorables a l’abandon de la prononciation dite erasmienne, eile
proposa dans ce but au ministre la nornination d’un professeur hellene a
l’ecole normale.
Comme le dit excellemment M. d’Eichthal dans son travail sur l’usage
pratique de la langue grecque, la ressemblance des deux prononciations
nationale et classique permettrait de donner a l’elocution grecque dans le
monde entier, ce dont eile a tant besoin aujourd’hui, l’unite; quittant ainsi
le rang des langues mortes pour entrer dans le domaine des langues
vivantes, eile deviendrait un lien entre le peuple grec et les hellenistes
etrangers, a quelque nation qu’ils appartinssent, un lien entre les hellenistes
eux-mdnes; par la seulement pourraitse realiser ce reve, qu’aux premi&res
lueurs de la renaissance hellenique Voltaire lui-meme avait entrevu: le
grec devenant une langue internationale universelle. Malheureusement,
aucune mesure n’a encore ete prise, rien meine n’annonce qu’aucune doive
l’etre bientot, pour arriver au but propos^; on reculo devant les rdpu-
gnances a vaincre et devant les obstacles a surmonter.
Par les deux prix de 1,000 francs c[u’elle decerne chaque annee, Tun
eil son nom personnel, l’autre au nom de son donateur, M. Zograpbos,
1’Association a successivement distingue une longue suite d’ouvrages qui
depuis ont acquis droit de eite dans le monde hellenique. II sulfira de
citer l’edition de Sophocle de M. Tournier, la traduction d’Euripide de
M. E. Weil, l’edition de i’Illiade de M. Pierron, 1’Histoire nationale de la
Grece, parM. Paparigapoulos, la traduction desHarmoniques d’Arisloxene,
par M. Ruelle, les travaux de M. Sathas et de M. Kossma Aoudis, la tra
duction en grec, par M. Valettas, de YHistoire de la lilterature grecque de
üonaldson, la traduction de Strabon par M. Amedde Tardieu etc.
Dans les travaux lus a l’Association et publies dans le Bulletin, on peut
remarquer qu’une large part est faite a la Gr&ce dumoyen äge et des temps
modernes. Nous avions, en effet, beaucoup ä apprendre sur ce sujet, et
c’est l’honneur de l’Association d’avoir indique la voie et dirig4 les recher-
ches dans ce sens.
On lira avec plaisir l’interessante notice de M. le marquis de Queux
Saint-Hilaire sur les Kvpaaualixd ou corrections de la langue romaique,
couiedie litteraire de Rizos Neroulos (poete dramatique distingue de ce
siede, mort en i85o), publiee en 1812. C’est une sorte de factum en
faveur de la langue nationale, dirige contre les exagerations du Systeme de
Cora'i, qui rappelle par certains cotes ces Preciemes ridieules ou Moliere
raillait le langage de l’liotel de Rambouillet. On remarquera l’etude de
M. Ubicini sur la chronique du regne de Mahomet II, par Aristobule
d’lmbros, qui vivait dans le milieu du xv° siede, celle de M. Chassang