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Volltext: Revue des deux mondes, 10: Rapports de la délégation ouvrière française à l'exposition de Vienne

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LES ASPIRATIONS DES OUVRIERS. 
passage : « Le progrös ayant inspirö ä 1 homme le clesir du bien- 
gtre, nous ne comprenons pas pourquoi l’ouvner, qui en est l insti- 
gateur, n’aspirerait point ä en posseder au moins une petite part. » 
La pensee qui est au fond de ces declarations, c est que le tiavail- 
leur manuel est dans les societes modernes le principal agent, quei- 
ques-uns diraient le seul agent du pvogres. II en est meme qui as- 
surent qu’il est le seul vrai producteur. Parlant des recompenses qui 
sont accordees aux industriels et non aux ouviiers, le delegue des 
marbriers dira ■ « Le producteur vrai ^ le crcateur est-il sou\ent 
l'ecompense ? Non, tan dis que la plupart des exploiteurs qui n ap- 
portent en realite que leurs capitaux se voient ecraser de recom 
penses. » 
Nous avons tenu h laisser parier nos auteurs : leur langage est 
assez precis pour que personne n’y trouve d’equivoque. II y a lä 
un esprit singuliörement exclusif. Ces facultes inventives, ces dons 
naturels que les delegues attribuent aux ouvriers, ils les refusent 
aux patrons. Si l’on veut dtre completement impartial, on verra 
qu’il y a quelque chose de fonde dans leurs affirmations et dans 
leurs plaintes. Que la plupart des decouvertes viennent des ou 
vriers, cela est inexact et ne se peut soutenir; mais peut-6tre 
faut-il distinguer deux termes que 1 on consid&re comme syno 
nymes, ceux de decouvertes et d'inventions. Les ddcouveites, cest- 
ä-dire la conception de quelque grande loi scientifique inconnue, 
de quelque force naturelle jusque-lä negligee, comme la vapeur, 
l’electricite, c’est aux hommes de science qu’on les doit en ge 
neral. Au contraire les inventions, c’est-ä-dire quelque perfec- 
tionnement de detail, quelque procede nouveau de tiavai 1, on ne 
peut nier que beaucoup ne proviennent d’ouvriers. Or ceux-ci n’en 
sont pas toujours recompenses comme ils devraient 1 etre : ils ont 
eu l’idee, un autre aura le profit et l’honneur. Nous trouvons assez 
heureuse la pensde du delegue des mecaniciens qui voudrait dans 
ce cas faire intervenir, pour la protection de leurs membres, les 
chambres syndicales ouvriöres. Quant aux rdcompenses qui sont 
döcernees aux expositions universelles, il est clair que, pour tpuies 
les industries qui demandent dans l’execution une grande habilete 
de main-d’ceuvre, les noms des ouvriers devraient etre associes ä 
ceux du patron. C’est du reste ce que l’on fait dans beaucoup de 
cas depuis quelques annees; on peut dtendre ce syst&me, qui n est 
pas toujours, il faut le reconnaltre, d’une application aisee. 
La plupart des deleguds n’ont que des eloges pour l’industrie 
francaise : ils affirment que l’exposition de Vienne ä ete pour eile 
un nouveau triomphe. Ils ne semblent pas redouter de concurrence 
serieuse de la part de l’etranger. On a fait remarquer qu’il y a bien 
quelque chose d’interesse au fond de tous ces eloges de l’indus-
	        
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